Aquilo

Le terme de « pop atmosphérique » un peu fourre-tout revient à la mode ces derniers temps. Et l'affiche du soir, menée par le brillant duo Aquilo, précédé du jeune breton Falabella, laissait présager de l'abondance de ce qualificatif. Un peu plus électro, proche du DJ set, l'ex-membre d'Im Takt, ouvre donc de manière intéressante la voie au deux jeunes britanniques, à peine remis de leur prestation démentielle au Village Underground à Londres.

Ben et Tom, accompagnés de leurs trois EPs, d'un batteur et d'un bassiste, venaient se confronter à l' ambiance des salles parisiennes souvent très exigeante, si ce n'est glaciale, à l'égard des petits nouveaux. Sans aucune crispation, complètement enfumés par moment, le duo distille sa magie ainsi que ses éclaircies mélancoliques avec beaucoup d'aisance, et déjà, une hauteur inconnue jusque-là.



L'écoute de leurs EPs laissait déjà entrevoir la montée en puissance d'Aquilo, mais leur présence scénique n'a rien à envier aux productions studio. L'excellente Better Off With You ne manque pas de couper le souffle de l'assistance, tant les accents souls à peine dissimulés, et les choeurs maîtrisés à la perfection emplissent l'atmosphère - on y vient - d'un doux parfum de légèreté. Parfum accentué dès que les compositions originelles retentissent, à l'instar de la superbe You There.

On entend même dans le public transporté et ébahi quelques « à chaque fois, on aimerait que leurs chansons durent plus longtemps ». Et il faut reconnaître que les Aquilo s'échinent à la tâche, survolant leurs multiples instruments pour mieux décupler les harmonies. Un extrait de leur futur album nous est même offert pour notre plus grand plaisir.



Le véritable point fort de ce duo, vient inéluctablement de sa capacité à accorder ses deux univers. Malgré des premières compositions apaisées et aériennes, le groupe démontre une puissance incroyable au moment d'effectuer les morceaux tirés de leur dernier EP Calling Me. Sur des titres tels que Calling Me, justement, le duo arrive même à ébranler certains corps.

C'est sous le signe d'une maturité criante que le duo achève son concert, sur un rappel joué à deux, comme à leurs débuts. Quand on pense qu'il y a six mois Ben et Tom comptaient leurs concerts sur les doigts d'une main, le chemin parcouru est immense. Et l'horizon, d'autant plus.