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Låpsley

Paris, Boule Noire - 5 avril 2016

Live-report par Cassandre Gouillaud

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Låpsley vient tout juste de sortir un premier album, mais semble déjà avoir trouvé son public parisien. La Boule Noire affiche complet, et, à en juger par la clameur qui accompagne son arrivée sur scène, ce soir était attendu avec impatience par certains. Après une première partie assurée par les danois de Liss, tout juste arrivés chez XL Recordings, la jeune anglaise fait irruption sur scène peu après 21h, précédée par trois musiciens qui l'accompagnent aux percussions, synthés et claviers.

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A demi-cachée par un nuage de fumée et un contre-jour, elle débute son set sur Burn, une pièce éthérée aux boucles obsessives. Sur Long Way Home déjà, l'artiste captivait par une voix claire et modulable à l'envie. Il apparaît d'emblée qu'elle l'est d'autant plus en live, tout juste soutenue par un accompagnement instrumental discret qui la laisse s'épanouir au premier plan sur Cliff et Falling Short. Låpsley en deviendrait presque envoûtante sur scène, n'usant que modérément des samples au profit d'un travail vocal versatile et toujours juste. Les sceptiques en seront d'ailleurs convaincus dans ces moments de grande beauté, où, le temps d'un aparté sur Dancing, claviers comme percussions s'éteignent, la faisant résonner seule dans le silence profond.

Låpsley s'installe à son tour derrière un synthé pour Painter, reste seule en scène pour enchaîner sur 8896. Il ne faudrait pas l'oublier, elle est aussi multi-instrumentaliste. Cette pensée soudaine fait d'ailleurs surgir des regrets qui persisteront la soirée durant.

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Låpsley ne doit-elle être qu'une chanteuse à voix ? Le live souligne ce qui n'était pas encore si évident sur l'album : il manque quelque part, dans cette électro minimaliste, un relief que les synthés et les percussions électroniques ne parviennent pas à entretenir. Ce qui était subtilement nuancé dans Long Way Home ne résiste pas au passage à la scène et perd de son éclat. On ne voulait pas faire de Låpsley la nouvelle Adèle, mais il faut bien admettre que pour l'instant, son set ne tient en grande partie qu'à sa présence vocale. Même la dynamique Operator (He Doesn't Call Me) ne parviendra pas à redresser la barre, se faisant bien moins dansante que prévu.

Cette artiste est talentueuse, et les doutes à ce sujet sont pleinement dissipés lorsqu'elle s'attaque au This Woman's Work de Kate Bush sans ciller. Mais pour l'heure, elle est apparue encore frêle ce soir à la Boule Noire. Il y a encore du chemin à accomplir pour atteindre la virtuosité discrète d'un James Blake. Il n'appartient maintenant qu'à Låpsley de faire grandir ce beau projet.
setlist
    Burn
    Cliff
    Falling Short
    Dancing
    Painter
    8896
    Tell Me The Truth
    Silverlake
    Operator (He Doesn't Call Me)
    Station
    Love Is Blind
    Seven Months
    --- This Woman's Work (Kate Bush cover)
    Hurt Me
photos du concert
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