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The Big Moon

Paris, Espace B - 21 avril 2016

Live-report par Cassandre Gouillaud

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Elles trustent régulièrement les publications musicales anglo-saxonnes, et sont souvent placées dans les premiers rangs des jeunes groupes auxquels il faudra prêter attention cette année. Derrière The Big Moon se cachent quatre anglaises, Juliette, Soph, Celia et Fern, qui tirent leurs premières inspirations scéniques de leur voisins londoniens de Palma Violets ou de Fat White Family. Après un premier passage français au festival les inRocKs Philips en novembre, elles étaient il y a peu de retour à l'Espace B de Paris munies de leur pop aux guitares acidulées.

Ce soir, l'affiche est complétée par l'américain Scott Yoder, échappé du groupe The Pharmacy, qui nous arrive avec un premier album solo sorti en mars dernier, Looking Back In Blue. L'heure est à la découverte d'une folk psyché bien maîtrisée, et de sonorités singulières où les synthés évoluent à leur gré entre la guitare acoustique et l'harmonica. Seulement, alors que l'artiste et son groupe prennent possession de la scène, il y a comme un malaise gêné qui s'installe. Le concert n'affichait, certes, pas complet, mais de là à imaginer que le groupe devrait débuter son set devant une dizaine de personnes, il y avait encore un pas à franchir. Les américains restent pourtant imperturbables, et délivrent un set d'une dizaine de chansons, oscillant entre la folk entraînante de Where Does She Go et les ballades comme Songs To Strangers, au cours de laquelle Scott s'invite au milieu de la fosse. Une entrée en matière bien sympathique pour cette soirée, bien que les trop nombreux rendez-vous du printemps aient sans doute contribué à entacher son succès.

Second groupe et nouveau registre, les premiers accords de The Big Moon fusent et leur set débute sur la pop parsemée de choeurs de Suzie. Les anglaises survoltées avaient déjà laissé un bon souvenir à ceux qui avaient croisé leur route en novembre, et elles nous prouvent de nouveau bien vite qu'elles maîtrisent l'art des rythmiques déchaînées et des hymnes efficaces. D'Eureka Moment à Cupid, leur urgence frénétique ne faiblit pas, redoublée par une énergie contagieuse et espiègle. Leur pop à guitares n'a aucune peine à trouver sa place sur scène, et le set est d'autant plus accrocheur que les filles de The Big Moon font preuve d'une complicité évidente et d'une spontanéité joviale. Elles n'hésitent pas à user de leur bien connue autodérision entre deux morceaux et ne cachent pas leur plaisir d'être sur scène, malgré quelques problèmes de voix du côté de Juliette.

Une cover réussie de Beautiful Stranger de Madonna et quelques chansons encore inconnues plus tard, elles achèvent finalement leur set sur un intrépide Sucker. S'il faut bien convenir que leur formule n'est aucunement nouvelle, et la prise de risques minime, il n'y a pas à douter qu'elle saura contribuer au dynamisme de la scène londonienne. Reste à voir ce qu'elles sauront nous proposer sur leur premier album, dont la sortie est attendue pour le courant de l'année.
setlist
    Suzie
    The Road
    Eureka Moment
    Bonfire
    Cupid
    Nothing Without You
    Beautiful Stranger (Madonna cover)
    Pull The Other One
    Formidable
    Sucker
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