En ce mercredi soir, le Pop-Up du label à Paris est plus que bien garni pour la venue en France de Little Green Cars. Une bonne majorité du public est composée d'irlandais venus écouter leurs compatriotes.
En première partie, le danois
Soren Juul présente, à quelques semaines de sa sortie, les chansons de son album à venir. Originaire d'une petite île danoise, le garçon s'était déjà fait remarquer par un premier album chez 4AD sorti il y a trois ans sous le pseudonyme d'Indians. Les nouveaux morceaux sont dans la même veine que ces merveilles qu'étaient
Magic Kids ou
Somewhere Else. De jolies ritournelles électro-pop mais avec une profondeur et une gravité qui manquent souvent à ce genre.
Seul sur scène avec son synthé, Soren Juul délivre un set d'une quarantaine de minutes de toute beauté. Sa voix est douce et sensuelle et ses morceaux touchent au cœur par leur très grande sensibilité. Le garçon a plaisir à jouer. Cela se sent et il se dit désolé de ne pouvoir donner qu'un court set alors qu'il aimerait jouer toute la nuit. On pourrait effectivement l'écouter toute la nuit avec ses morceaux délicats, de douces mélopées qui vous bercent et vous caressent.
Après cette première partie de très grande qualité,
Little Green Cars montent sur scène et démarrent pied au plancher avec
The Party, sublime titre extrait de leur récent second album
Ephemera. Que dire de ce morceau à part égrener les superlatifs.
The Party possède tout ce qu'un morceau rock devrait avoir : le charme, la grâce, la sensibilité, le souffle épique. Sur ce titre, la voix de Steven Appleby est d'une beauté infinie.
On se demande si en démarrant aussi fort, le groupe va être capable de maintenir ce niveau d'excellence mais les morceaux qui suivent montrent qu'ils en sont capables.
Good Women Do,
Ephemera,
You Vs Me ou le titre qui ouvrait leur premier album,
Harper Lee, sont presque du même niveau. Sur
Good Women Do, la voix de Faye O'Rourke fait des merveilles et la basse donne une tonalité assez sombre et prenante au morceau.
Harper Lee est un titre qui résume bien ce qu'est Little Green Cars, un excellent groupe rock classique qui ne verse cependant pas dans le commercial.
Durant tout le concert, on a le sentiment d'être privilégié d'assister à un concert de ce groupe dans un lieu si intime. A l'évidence et vu leur potentiel, ils ne joueront plus d'ici quelques mois que dans de grandes salles.
The Song They Play Every Night est une autre merveille tirée de leur nouvel album. Un morceau folk qui aurait très bien pu sortir dans les années 60 et où les harmonies vocales entre Steven et Faye font des étincelles.
The John Wayne, premier single du groupe, poursuit dans cette veine rock song classique et prouve que dès leur premier enregistrement, Little Green Cars promettaient déjà énormément.
Easier Day, premier single extrait de
Ephemera, montre le côté le plus sombre du groupe avec une ligne de basse que ne renierait pas Interpol. Le groupe termine ce superbe concert par
The Factory, un morceau folk qui voit le groupe quitter la scène pour jouer dans la salle au milieu du public, Steven seul à la guitare acoustique entouré des autres membres du groupe qui l'accompagnent pour les parties vocales. Magique.
Ce concert s'achève de la plus belle des manières. Il a été de bout en bout un très grand moment de musique. Little Green Cars montrent avec ce show qu'ils sont un grand groupe qui a pris le meilleur du folk 60's, de l'indé 80's et de la tradition rock irlandaise pour accommoder tout cela à leur sauce de manière magistrale.