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Lucy Rose

Paris, Boule Noire - 23 septembre 2016

Live-report par Déborah Galopin

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Lucy Rose a investi la Boule Noire le vendredi 23 septembre. Il s'agissait de la première date en Europe de sa tournée en acoustique. Toute jeune, elle n'en est pourtant pas à son premier coup d'essai puisque elle mène ce projet solo depuis quelques années, concrétisé en 2012 par un premier album intitulé Like I Used To, suivi par Work It Out en 2015. Et bonne nouvelle : vu tous les nouveaux titres qu'elle nous a chantés, ça sent bon le troisième album !

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La Boule Noire, salle de concert indéniablement rock, a été transformée pour l'occasion et s'est révélée particulièrement sage ce soir, à l'image de la frange droite de la chanteuse. Chaises bien alignées, il y a quelque chose de presque religieux dans cette orchestration. Un choix judicieux pour nous amener à la contemplation des morceaux de Lucy Rose. Pour ce show qui se veut dépouillé, elle n'a choisi qu'une musicienne pour l'accompagner, Alex Eichenberger, claviériste et violoncelliste. Il n'y aura pas non plus de première partie, c'est dire si notre attention était toute tournée vers l'artiste en question !

Le format de ce concert a permis de renouer avec l'essentiel, mettant en lumière l'émotion ténue de Lucy Rose. Des titres comme Find Myself, ou encore Red Face qui tourne un regard intérieur vers elle-même, mettent en perspective la profondeur de ses textes et la grâce de sa voix. Bien qu'elle a parsemé son set de nouveaux morceaux, nous n'avons pas l'impression d'une grande surprise en l'écoutant, restant ancrée dans ce même univers folk et un peu (trop) mélancolique.

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L'usage fréquent des notes mineures et de leur langueur peuvent lasser, pourtant la force de Lucy Rose réside dans sa capacité à nous plonger dans un cadre intime, minimisant la distance entre la scène et la fosse. L'artiste ne s'est pas contentée d'un enchaînement de morceaux, mais a vu là une occasion pour tisser un lien avec son public. Elle se révèle bien plus cocasse et soulève à de nombreuses reprises des rires dans la salle. De quoi détendre considérablement l'atmosphère. Elle n'hésitera pas non plus à relater quelques anecdotes personnelles à l'origine de son écriture, à nous confier les craintes qu'elle avait de venir en France (presque) seule, ou encore à faire connaissance avec une personne assise dans la pénombre. Décontractée, en somme !

En rappel, elle se livre à un titre qu'elle n'avait jusqu'ici encore jamais joué en dehors de chez elle. La complicité qu'elle a tissé au fûr et à mesure de son concert avec son public s'est ici confirmée, puisqu'elle nous demande de ne pas gâcher la surprise en évitant de diffuser cet inédit. Le public a donc docilement rangé ses téléphones et se contente d'apprécier le moment.

Lucy Rose termine sur Like An Arrow, l'un des titres les plus pop de son répertoire. Pourtant personne ne s'est levé pour danser, la salle ayant préféré se joindre à sa voix pour clore ce concert acoustique qui a été mené d'un bout à l'autre sur le fil de l'émotion.