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Spring King

Paris, Point Éphémère - 30 septembre 2016

Live-report par Déborah Galopin

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Spring King, quatuor venu de Manchester qui qualifie ironiquement sa musique de “love songs”, assurait sa première tournée en France en tête d'affiche. La dernière fois qu'on avait pu les voir sur scène, c'était en première partie de Slaves en novembre dernier à la Maroquinerie. Ils étaient ce vendredi 30 septembre au Point Ephémère, accompagnés par les francophones Nine o'Nine.

Nine o'Nine, qui est le nom d'un avion utilisé pour les bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale, nous apprend Wikipédia (rien que ça !), est aussi celui d'un groupe français. Celui-ci nous sert un rock pêchu au rythme bien senti avec des titres comme Don't Ask Me Why. Le chanteur et le bassiste s'amusent à s'échanger l'instrument d'un mouvement d'épaule entre deux titres, se targuant d'être multi-instrumentistes. Nous n'avons pas l'impression qu'ils révolutionnent le genre garage, mais on doit reconnaître qu'ils nous servent une musique efficace et font leur rôle de première partie en chauffant comme il se doit la salle.

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Entre leurs looks d'étudiants et les bouteilles de Coca-Cola qu'ils sirotent, les Spring King ont l'air bien sages. On ne tarde pas à changer d'avis lorsque ils décident de faire exploser les décibels à peine installés derrière leurs instruments respectifs. Dès le premier morceau, Better Man, on en prend plein les tympans. Si on a trouvé les Nine o'Nine bien rock, ce n'est rien en comparaison avec ces quatre musiciens venus de Manchester.
Pas besoin non plus d'attendre longtemps pour que l'ambiance soit au rendez-vous. Une poignée de fans commence à se bousculer les uns et les autres à peine les premières paroles entonnées par le groupe, rejoints progressivement par d'autres. La salle se divise rapidement en deux, chacun souhaitant profiter à sa façon. Il est plaisant de voir que les Spring King prennent autant de plaisir à jouer, que leur public à sauter dans tous les sens.

Le groupe s'organise autour de Tarek Musa, à la fois batteur et chanteur. Les deux guitaristes et le batteur font également les choeurs. L'apport de ces quatre voix donne un côté rafraîchissant au groupe et les membres l'utilisent de façon pertinente. Pas de vocalises incessantes comme il est souvent bon de rajouter pour amener une touche pop, mais des voix qui se superposent ou se répondent. Une bonne façon d'adoucir leurs titres à l'instrumental surpuissant et ajouter de la profondeur à l'ensemble.

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Pour They're Coming After You, Tarek Musa quitte sa batterie pour endosser pleinement son rôle de chanteur. Pour l'occasion, il utilise de façon ostentatoire un effet delay qui donne davantage de sens aux paroles. Moins énervé que les autres, la rythmique prend cette fois son temps pour nous délivrer ses « Who are you ? They're coming after you » en choeur. Tarek Musa ne reste pourtant pas bien longtemps au centre de la scène, redonnant à ce titre un peu plus d'impulsion grâce aux percussions de sa batterie, l'amenant vers une belle montée en puissance.
Ils enchaînent aussi vite avec Mumma, ne laissant aucun répit au public, puis avec The Summer composé en hommage aux Clash et Beach Boys. Who Are You? est indéniablement le titre taillé pour la scène. Le refrain scandé par l'ensemble du groupe sur un ton agressif donne une toute autre dimension à ce morceau qui sur disque ne dévoile pas son potentiel. Cette interrogation qui nous demande qui nous sommes sonne comme une intimidation envers le public.

Spring King terminent sur Rectifier. « I can see there's a fire, fire in your eyes » disent-ils. Voilà qui résume en peu de mots le concert de soir, puisque ils ont embrasés le Point Éphémère.
setlist
    Better Man
    Detroit
    It's So Dark
    Demons
    City
    They're Coming After You
    Mumma
    The Summer
    Tell Me If You Like To
    Can I ?
    Who Are you?
    Let's Ride
    Rectifier
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