Archive

Le Label [PIAS] Recordings avait vu les choses en grand pour la sortie du nouvel album d'Archive, The False Foundation, avec rien de moins qu'un showcase privé aux mythiques studios Ferber qui ont vu passer du beau monde depuis les années 70, de Gainsbourg aux Kills en passant par Michel Delpech et Metronomy.

Pour l'événement, Archive ne se contentent pas de délivrer uniquement des morceaux de leur nouvel album mais donnent un véritable mini-concert avec quatre titres tirés de The False Foundation, deux de l'excellent Axiom de 2014, un de Controlling Crowds de 2009 et, bien évidemment, l'incontournable Again.


La magie opère d'entrée avec une formule inédite pour le groupe : le piano-voix se marie parfaitement au clair-obscur du lieu. Dès les premières notes de Bright Lights, on sait que l'on va vivre un moment quelque peu magique. Les voix de Dave Pen et Pollard Berrier sont splendides et les notes de piano de Darius Keeler sur ce titre simplement merveilleuses de délicatesse. On sent à quel point le groupe s'est imprégné du lieu, de sa mémoire, de son histoire, de sa mythologie et l'intègre à sa musique. Bright Lights est un morceau pop intemporel, gorgé d'âme et hanté. La fascination opère d'entrée. Elle ne déclinera à aucun moment tout au long du set.

Shiver, qui suit, maintient de la plus belle des façons cette beauté atmosphérique qui s'est crée dans la pièce. Le silence religieux qui s'installe dans le studio ajoute à cette atmosphère mystique que le morceau contient déjà en lui. Sensation de beauté pure, comme d'assister à un concert dans une cathédrale et non à un concert rock.
Avec Sell Out et Splinters, Archive montrent que The False Foundation est peut-être leur meilleur album à ce jour. Sell Out est juste une merveille de pop-song avec des vocaux d'une pureté inouïe, des notes de piano imparables et un délicieux refrain à la Pink Floyd qui se greffe de manière irrémédiable dans votre cerveau pour n'en plus sortir.


Distorded Angels, autre extrait de Axiom, est donné dans une version d'une beauté délicate et subtile avec encore une fois une impression de vivre quelque chose de quasi religieux. On se rend compte sur ce titre comme sur tous les autres joués ce soir quel pianiste virtuose est Darius.

Again, pourtant jouée et rejouée par le groupe depuis sa sortie en 2001, est peut être délivrée dans la plus belle version jamais offerte par le groupe. Dave chante à la perfection tout au long du titre et l'accompagnement du seul piano apporte une intensité poignante. Bullets et The Weight Of The World concluent le set de merveilleuse manière, deux morceaux qui empruntent tous deux au meilleur de la musique américaine, le folk pour le premier, le gospel pour le second. A la fin de ce superbe set, on se dit qu'Archive devraient vraiment à l'avenir renouveler cette formule piano-voix. La configuration acoustique donne à leurs morceaux une authenticité et une pureté vénéneuses.

Un showcase d'une telle beauté est chose extrêmement rare dans l'industrie musicale. Ce soir, une communion est née entre un groupe, un lieu et un public. La magie s'est installée pour ne jamais repartir.