En cette fin d'année 2016, Arab Strap se sont reformés le temps de sortir une
compilation et de donner une petite série de concerts.
La première partie du soir est assurée par un groupe de Glasgow, un juste renvoi d'ascenseur à la communauté artistique de la ville qui a aussi aidé le duo pour ses premiers concerts en ouverture de Mogwai ou Belle And Sebastian. Mais le choix de
Bossy Love est quelque peu surprenant car ce que j'en ai écouté ressemble à de la variété de boy/girl band.
Sur scène, le choix se comprend davantage. Le batteur joue un rythme funky, le claviériste des nappes new wave et la chanteuse a une bonne présence entre hip-hop et new wave mainstream. Il n'en faut pas moins pour me faire rentrer dans leur set. Leur musique est assez éloignée de la morgue humide de Glasgow, et ce sont les vibrations du New York au tournant des années 70 et 80 que je ressens. Une musique plus proche de celle d'ESG que d'Arab Strap. Et toujours dans l'ambiance New Yorkaise, la fin du set me fait penser à des vieux Madonna, sans aucune mauvaise intention dans cette remarque qui est un compliment de ma part.
Pendant le set la salle s'est bien remplie, et c'est un Electric Brixton plein à craquer qui attend le retour d'
Arab Strap. L'ambiance est calme et bon enfant, même si le groupe « star » se fait attendre. Quand, avec quinze minutes de retard, il monte sur scène au son de la cornemuse, la joie est palpable.
Première constatation, Malcom et Aidan n'ont pas changé. Ce dernier a le même short, la même bedaine et une barbe peut-être un peu plus fournie et mieux taillée. Difficile de juger le passage du temps sur Malcom, il reste caché dans l'ombre, encore une chose qui n'a pas changé.
Le set commence par
Stink et
Fucking Little Bastards, avec un gros son, emporté par deux guitares saturés. La basse est bien présente, accrocheuse, et même le violon est mordant.
Girls Of Summer confirme l'orientation très rock du set, et surtout très intense. L'interprétation est magistrale, le groupe est rodé, bien meilleur que dans mes souvenirs. Après les trois premiers morceaux, Aidan échange les premiers mots avec le public : « Merci », « ça va? », « je n'avais pas réalisé que deux des girls of summer étaient là ce soir ».
Le set ne ralentit pas pour autant.
Rocket, leur titre le plus mogwai-esque, rend extrêmement bien sur scène et fait léviter le public béat de joie. Le groupe a manifestement bien répété pour ces concerts et ce serait dommage qu'ils ne prolonge pas la tournée. Certaines adaptations sont particulièrement réussies comme
Scenery qui, en live, a une intro très proche du
Riders Of The Storm des Doors mais dans une version plus crade à la Black Rebel Motorcycle Club. On est loin de Glasgow.
Aidan multiplie les blagues entre les morceaux alors que Malcom reste muet, le microphone devant lui semble aussi inutile que les bouteilles d'eau minérale aux pieds des musiciens. C'est durant le dernier morceau du set principal qu'il fait finalement entendre sa voix fluette sur le refrain de
The First Big Weekend. Après le départ du groupe le public continue de chanter en boucle « Went out for the weekend, it lasted for ever, high with our friends it's officially summer ». Ce qui est chouette à Londres, c'est que tout le monde connaît les paroles.
Le groupe revient en duo, avec juste Malcom à la guitare, dorénavant acoustique, et Aidan au chant. Ils commencent par le bizzaroïde
Bruce Willis avant de jouer
Packs Of Three et d'attaquer les requêtes déposées par le public au stand de merchandising. Le groupe s'amuse de l'expérience, jette quelques bulletins et interprète deux titres du public, s'aidant du livre des paroles quand la mémoire fait faux bond. Mais même pour ces morceaux non répétés, le duo assure.
Le reste des musiciens revient ensuite, rejoint par un trompettiste pour une autre démonstration de leur virtuosité et de la qualité des nouveaux arrangements scéniques. Le set des rappels est plus calme, mais tout aussi magique et magnétique, se terminant par des classiques du groupe avec
Here We Go,
The Shy Retirer et
(Afternoon) Soaps.