PJ Harvey

Alors que PJ Harvey avait clôturé l'édition 2016 de We Love Green, la voici déjà de retour à Paris ce 21 octobre pour un concert qui sera la version longue de sa prestation de juin dernier. Un moment à ne pas rater pour tout fan de la grande prêtresse du rock anglais !

La soirée débute donc sur la troupe de musiciens qui arrivent sur scène en jouant Chain Of Keys, armés de leurs instruments divers et variés (tambourins, tambour, saxophones, violon, guitare, basse). Polly Jean Harvey les accompagne avec son saxophone avant de s'avancer sur scène pour entamer le chant.


Le premier quart de la setlist sera placé sous le signe de The Hope Six Demolition Project, neuvième et dernier album de l'artiste paru en début d'année. Tout de noir vêtue, déclamant ses incantations mélodiques, PJ Harvey n'a jamais aussi bien porté son nom de prêtresse rock. Entre chaque morceau, l'audience hurle des « Polly Jean » et « I love you », preuve de l'engouement et la fascination que l'anglaise suscite.

Après The Hope Six Demolition Project, c'est au tour du précédent, Let England Shake, d'avoir droit à son quart d'heure de gloire avec pas moins de quatre titres à l'honneur. Le public acclame l'artiste lorsque résonne la mélodie de la chanson-titre. Sa voix galvanise le Zénith, notamment sur la dernière note, où l'on se rend compte que PJ Harvey peut encore laisser bouche-bée, même après autant d'années passées à l'écouter.
Elle poursuit aussitôt sur The Words That Maketh Murder, autre perle noire et désenchantée de Let England Shake. Accompagnée au chant de ses musiciens, l'anglaise fascine autant qu'elle fait danser, de sa voix écorchée et ses gestes gracieux et légers.

Les trompettes de The Glorious Land retentissent ensuite, créant l'euphorie dans la salle, tandis que sa nappe de synthé enivrante nous happe quatre minutes durant. Enfin, Written On The Forehead ferme la marche sur une note plus apaisante, proche d'un gospel aussi bien dans la gestuelle de PJ Harvey que la musique et ces « let it burn, let it burn » entêtants.


C'est alors au tour de White Chalk de pointer le bout de son nez, au travers des envoûtants Talk To You et The Devil. Seule dans l'obscurité, avec ce seul projecteur jaune pointé sur elle, PJ Harvey délivre deux prestations terriblement poignantes, faisant regretter que pas plus de compositions de White Chalk ne soient interprétées ce soir-là.

On se rattrape plus tard avec l'enchaînement de 50ft Queenie, Down By The Water et To Bring You My Love. Rien que ça. Les deux minutes de rock abrasif de la première font danser jusque dans les gradins, portée par le chant éperdu de PJ Harvey, la guitare de John Parish et les différents instruments qui viennent s'immiscer et s'accélérer progressivement jusqu'à un final effréné.
Down By The Water apporte lui son côté soul, à la fois atmosphérique et brutal, avant que le rock tendu et ce riff tellement addictif de To Bring You My Love ne vienne briser des cœurs, notamment sur des paroles de fin scandées par une Polly Jean habitée.

La somptueuse River Anacostia vient conclure la setlist avant que tous ne quittent la scène pendant près de cinq minutes, durant lesquelles la salle se lève, tape des mains et des pieds et ne cesse d'acclamer le groupe avant que celui-ci ne se décide à revenir sur scène.
Is This Desire? est maintenant à l'honneur, pour le plus grand bonheur des fans, via les grands The River et Is This Desire?. Rarement un concert d'une heure trente aura paru durer une fraction de seconde. Et nous ne sommes clairement pas les seuls dans ce cas-là, toute la salle étant pour la seconde fois debout, scandant le nom de l'artiste pendant encore de nombreuses minutes avant de quitter la salle du Zénith, des images et de la musique plein la tête.