L'impatience est palpable et les énergies positives se font écho ce soir au Trabendo.
Friendship first avec
Dom McAllister et ses délicieuses mélodies qui réchauffent les cœurs, mots doux susurrés qui s'accordent au rythme du clavier contrôlé de Quantz. « Is anyone with their best friend tonight ? », invitation d'un chanteur au sourire généreux, face à un public qui s'est réuni en nombre pour Izzy Bizu et n'a qu'une envie. L'agréable Dom sait nous entraîner (« I will be there for you/Your heart won't paralize »). On retiendra un chouette mashup de Jamie xx et Tory Lanez, et on laissera la magie s'installer, Izzy Bizu se dévoiler.
Fantasme : du grec phantasma, apparition. « Apparition » aurait constitué un beau sous-titre pour le live de
Izzy Bizu. Dans un Trabendo où les corps semblent se rapprocher, se réchauffer, une voix retentit et, plongeant les esprits vers ledit « promised land » du sensationnel
Diamond, provoque une vague de fraicheur incontrôlable dans l'audience. Rihanna a ses Diamonds, nous avons la pépite de 2017 : Izzy Bizu. Une leçon de style implicite à la gente féminine : porter une salopette, et rien d'autre.
La sensualité vaporeuse et l'énergie sauvage de la chanteuse à seulement vingt-deux ans lui confèrent une présence hypnotisante. Izzy Bizu est accompagnée de ses talentueux musiciens à la batterie, au clavier et à la guitare. Sur
Fly With Your Eyes Closed, on prend de la hauteur au rythme des mains dansantes, du corps magnétique. French ovation. On ne peut plus détourner le regard. Capturés. Isobel Bizu Beardshaw et son breuvage chaud, d'où s'échappe une fumée qu'on se prend à observer, fascination enfantine à l'image de cette petite fille au premier rang qui danse, donne tout, et s'arrête, le regard ravi, les yeux comme deux belles billes, admirant son idole.
On remarque le mot « Gazelle » inscrit sur les baskets du guitariste, comme si tout était connecté, harmonie et synchronisation. Car oui, la jolie Izzy a un sacré punch, une vraie énergie. Sur
Naive Soul elle a des airs de Selah Sue, le sexual groove en plus. Bonnes vibrations à profusion, les yeux fermés, un kaléidoscope de formes et couleurs exotiques nous anime et la joie que l'on gardait à l'intérieur, s'expose à l'extérieur. Transformant le Trabendo en champ de tournesols souriants.
Adam and Eve est saisissant (« Raise the fire storm »). On brûle.
What Makes You Happy et les yeux fermés d'Izzy, rapprochant son visage du micro, à l'image de l'intimité des paroles (« What makes you happy, my naked soul/What makes you happy, the mask that I stole »).
Quand l'artiste s'auto-délivre sur un
Confession Song acoustique qui ne figure pas sur l'album, on se dit qu'on a bien fait de venir. Mille fois oui. Une voix claire et aiguë, telle une aiguille qui soulève tes dessous. Les cloches de
Talking To You retentissent comme autant de stimulateurs cardiaques, le battement se traduit dans les mains de chaque présence ce soir. Tonalité rap sur
Sweet Like Honey (« Give me love dream/Like a movie screen on ocean speed »), dernière émotion collective sur
White Tiger et un rappel placé sous le signe de l'amitié (« A song we did when we all lived together »), rires et regards complices sous les yeux d'un public qui resterait bien pour partager, plus encore.