Razorlight

Razorlight jouaient mardi soir dernier au Trabendo pour une session d'Europe 2 TV. Un show correct, mais qui manquait cruellement de complicité.

De manière générale, Johnny Borrell chante bien, il fait la gueule mais met du cœur à l'ouvrage. Pourtant, mardi dernier, quelque chose n'allait pas. Le show commence avec un In The Morning impeccable, Johnny semble concentré et fait danser ses mains. Mais très vite, de petits problèmes de son agacent le chanteur, un peu malade à ce qu'il paraît ; il fait d'incessants signes à l'ingénieur du son qui n'a pas l'air de comprendre.
Le public, conquis par la musique, ne l'est pas par la démonstration glaciale du chanteur. Les spectateurs applaudissent mollement et rient pendant les silences, au moment où ils sont censés ovationner le groupe. Des filles hurlent des« Johnny à poil ! » qui énervent le chanteur. Celui-ci, après chaque fin de chanson, court se réfugier en coulisse, évitant la réaction de la foule qui n'est pas du tout dans le jeu. Il tente quelques gestes pour la ramener à sa cause, mais ceux-ci sont trop infimes et peu convaincants. Règne ainsi dans la salle un certain malaise. Le groupe retire même deux chansons de la setlist, Bright Light et Vice, comme pour écourter le supplice.
Pourtant le concert aurait pu être une réussite. Les morceaux s'enchaînent bien, certains vous laissent vraiment la bouche ouverte et les bras ballants, comme Golden Touch, America et In the City. La voix de Borrell passe particulièrement bien en live, mais à cause de cette ambiance, on est presque soulagé que le concert se termine de manière anticipée. En partant, le chanteur n'aura qu'un léger « thank you » pour le public avant de disparaitre.

La faute à qui ? Au chanteur ? Au public ? Peu importe, une seule sensation reste à l'esprit au sortir du concert : celle d'un rendez-vous manqué.