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Razorlight

Lyon, Ninkasi - 4 février 2007

Live-report par David

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Grande affluence au Ninkasi Kao lyonnais qui affichait complet pour la venue plus qu’attendue des anglais de Razorlight en têtes d’affiches d’une tournée de petites salles françaises après être venus ouvrir pour Muse en fin d’année 2006.

Dès 20h00, ce sont les (très) jeunes parisiens de The Tatianas qui sont chargés d’ouvrir les hostilités et de tenter de convaincre le public de ce soir que cette «nouvelle scène indie-rock parisienne» est au moins aussi excitante que ce que certains médias à la recherche de leurs glorieuses et en manque cinglants de réabonnements veulent bien nous faire croire.
Au bout de 40 petites minutes de concert, on ne peut malheureusement que continuer à trouver le fossé musical entre la France et la Grande-Bretagne méchamment d’actualité. Non pas que le groupe en lui-même joue particulièrement mal (puisque le trio parisien assurera un set plutôt «honorable») mais proposer en 2007 un groupe copie conforme des feu-Libertines sans la rage et l’urgence caractéristiques de l’ex-groupe de Pete Doherty ne mérite pas vraiment de dépasser le cadre de quelques soirées privées entre potes…
Oui, le chapeau est là, les coiffures et les fringues aussi mais l’attitude rock ‘n roll ne se résume malheureusement pas à cela et on cherche encore une once d’originalité et (plus grave) d’envie dans la musique de The Tatianas qui pourrait justifier leur présence sur une scène de cette envergure.

De la présence parlons-en! Si on peut toujours reprocher à Johnny Borrell d’avoir un caractère de merde (on en reparlera!) et un ego légèrement surdimensionné, contester le charisme inné de l’ex-Libertines (décidément!) s’avère franchement impossible.
Dès les premières secondes d’In The Morning, il attire tous les regards à lui et dompte la scène avec une aisance incroyable. Découvrir Razorlight sur scène quand on apprécie leurs albums s’avère particulièrement jouissif tant les musiciens durcissent le ton et font corps autour de leur frontman: quand on aligne coup sur coup des tubes aussi impressionnants que Hold On, Golden Touch (avec un final speed particulièrement bien senti!) et Back To The Start, la partie s’annonce forcément gagnée d’avance.
La tension monte encore d’un cran avec l’incroyable (Don’t Go Back To) Dalston qui, propulsée par un Andy Burrows déchaîné derrière les fûts, atteindra des sommets d’énergie communicative. Le public est ravi et ne peut que s’extasier sur l’enchaînement des morceaux du dernier album éponyme (Pop Song 2006, I Can’t Stop This Feeling I’ve Got ou la petite préférée de Johnny Before I Fall To Pieces) qui prennent toutes sans conteste en live une dimension largement supérieure aux versions studios.
Mais le meilleur reste encore à venir puisque, juste derrière deux des plus belles réussites du groupe (Somewhere Else et la récente America), une version longue et magistrale d’In The City (meilleur morceau de la soirée) viendra conclure un set impressionnant de maîtrise et d’énergie…

Conclure ?
Euh… oui. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le quatuor quitte la scène après seulement 12 chansons ce qui constitue une première déception surtout après la démonstration proposée ce soir par Razorlight.
Le groupe revient interpréter Stumble And Fall mais l’envie semble avoir disparu et il s’avère assez délicat pour le groupe de faire plus fort que le dernier titre de leur set. Alors que cette première déception vient quelques peu ternir l’impression générale (jusque là plus que bonne!) de ce concert, un autre incident va venir achever les débats puisque, juste après avoir entamé Vice (annoncé comme le dernier morceau de la soirée), Johnny Borrell et son bassiste Carl Dalemo en viennent aux mains sur scène et c’est tout le groupe qui rejoint précipitamment les loges dans la stupéfaction générale!
Alors que le public ne sait plus trop sur quel pied danser, le groupe revient finalement une nouvelle fois sur scène (avec accolade un peu «prononcée» entre Johnny et Carl du style «Eh mais en fait ça va on s’aime bien!») pour cette fois interpréter Vice dans son intégralité ( mais bonjour l’ambiance!) et conclure ainsi bien bizarrement une soirée pourtant si brillamment entamée…

Après une prestation vraiment impressionnante de Razorlight pendant les 4/5eme de ce show, on ne peut donc que quitter le Ninkasi sur une étrange sensation d’inachevé résultante d’un set beaucoup trop court pour un groupe de ce standing ajouté à cette altercation digne d’une cour de récréation du collège voisin!
Johnny Borrell semble décidément jouer avec beaucoup de plaisir à l’enfant gâté du rock britannique ce qui est au bout du compte un peu dommageable à son groupe qui s’avère une formidable machine à tubes sur scène… quand son meneur n’en décide pas autrement !
setlist
    1. In The Morning
    2. Hold On
    3. Golden Touch
    4. Back To The Start
    5. (Don’t Go Back To) Dalston
    6. Pop Song 2006
    7. Los Angeles Waltz
    8. Before I Fall To Pieces
    9. I Can’t Stop This Feeling I’ve Got
    10. Somewhere Else
    11. America
    12. In The City
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    13. Stumble And Fall
    Vice (intro – fight)
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    14. Vice
photos du concert
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