On soupçonnait depuis longtemps l'emprise des sixties sur les Bishops, et la venue du groupe au Nouveau Casino de Paris ce mardi pour un premier concert en tête d'affiche n'a fait que renforcer cette idée. Dès l'entrée dans la salle, les hymnes des Kinks, Eagles ou même Sonny & Cher pour ne citer que ces quelques exemples résonnent jusqu'à nos oreilles. Le décor est planté et l'arrivée sur scène ultérieure des trois anglais confirme à nouveau l'impression : les jeunes frères Bishop, jumeaux vestimentaires et capillaires, s'inspirent clairement dans leur apparence et leur attitude des Beatles.
Le retour au troisième millénaire ne s'opère ainsi qu'avec le début du set des belges de Das Pop, visiblement très appréciés et attendus par la grosse centaine de personnes à avoir fait le déplacement. Passée la surprise de découvrir un sosie d'Alex Kapranos au poste de chanteur/batteur, difficile de résister à l'entrain avec lequel les titres, pop et entraînants pour la plupart, sont proposés. Les rythmiques sont certes simples mais efficaces, le groupe attachant et visiblement doué pour chauffer la salle. On n'en attendait pas moins de leur part.
Changement de décor et d'ambiance. Comme susmentionné, les frères Bishop, accompagné d'un batteur à l'âge plus avancé, nous ramènent quelques décennies en arrière. Chuck Berry, les Beatles et les Kinks sont ainsi passés à la moulinette durant près de quarante minutes de concert marquées par la surprenante attitude scénique d'un Mike Bishop survolté : le guitariste enchaîne sans cesse les poses de guitar hero, pousse des cris à l'intention du public à la fin de chaque morceau joué, et sautille d'un coin à l'autre de la scène telle une grenouille hyperactive. Voilà pour le spectacle visuel.
Musicalement, le groupe joue la quasi totalité de son premier album éponyme à un rythme d'enfer. Les compositions, pour la plupart très courtes, sont enchaînées sans temps mort et produisent un effet immédiat. On se laisse ainsi entraîner par les excellents The Only Place I Can Look I Down, Higher Now ou encore I Can't Stand It Anymore, et ce même si quelques compositions d'un moindre calibre peuvent laisser entrevoir une certaine répétitivité sur la durée. Le groupe prend un plaisir certain à distiller ses petits hymnes pop, et on comprend dès lors un peu mieux le succès croissant du trio depuis quelques mois.
En 2007, il est donc encore possible d'avoir une attitude rock'n roll et de s'inspirer de ses glorieux aînés sans tomber dans le ridicule ou le cliché. Un grand merci aux Bishops pour nous l'avoir rappelé le temps d'une soirée.