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Jeremy Warmsley

Paris, Flèche d'Or - 30 juillet 2007

Live-report par Philippe

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C'était donc ce lundi là que La Blogothèque avait choisi pour sa première "soirée à emporter". Une belle idée, après tous ces fameux "concerts à emporter"...

Venu de nulle part, le public estival se déployait dans une longue file sinueuse et qui partait même en angle droit ! Mais moi, ce soir là, j'avais prévu le coup !
Sachant par un informateur confidentiel que nous allions aussi avoir droit à une soirée "pancartes" (quelque chose de trés vintage, c'est vrai), je me suis rendu à la flèche d'or muni d'un bel écriteau qui disait: "prière laissez passez, chroniqueur officiel de Sound of Violence". Une voie royale s'est donc subitement offerte à moi ! La porte étant grand ouverte, je rentre. Il était même écris dessus "Vous ne l'emporterez pas avec vous"...
Un "bon point" m'est offert à l'entrée en guise de remerciement pour le soutien aux artistes. Ca faisait longtemps...

Et des pancartes, il y en avait: "Vous Pouvez Vous Asseoir", "Soutenez La Blogothèque, Achetez Des Affiches", "Soutenez Les Artistes Mangez Des Disques". Sans compter une injonction à chuchoter à l'intérieur de la salle, ce qui, pour la Flèche d'Or, relève d'un pari incensé.
La scène habituelle est transférée sur le devant de la fosse laissant la place vacante à un grand canapé et à la multitude qui envahit sagement le lieu. Chaque artiste sera présenté avec ladite pancarte : trés belle calligraphie au marqueur noir sur fond en rectangle horizontal blanc.

C'est Jeremy Warmsley qui ouvre le bal vers 20h30 sur la véranda avec un Dirty Blue Jeans joué en version insonorisée à la guitare acoustique. Il fend ensuite la foule sur 5 Verses pour terminer sa course prés des portes vitrées.
Le voilà qui rejoint enfin la place réservée au Dj pour une fin de set sonorisée derrière son clavier et sa fidèle guitare. Des versions trés dépouillées que seule une minorité téméraire du public apprécie à sa juste valeur, le reste de la population étant trop occupée à se raconter ses vacances passées et à venir autour d'un verre.
Les quatre admirables singles sont au programme, auxquels s'ajoutent un titre de l'album et deux inédits qui ne le sont plus trop pour les spectateurs des deux précédentes performances parisiennes de Jeremy. Lequel brave la tempête sonore du bar avec souplesse et doigté, s'adresse au public dans un trés bon français, finesse et gentillesse réunies.

C'est ensuite au tour de Inlets et de Sparrow House, qui seront rejoints par Jeremy pour une excellente version de God Only Knows des Beach Boys. Sébastien Schuller, invité surprise, viendra jouer son trés beau Weeping Willow dans le set de Sidi Ali.
David-Ivar de Herman Düne a , lui, choisi le bar pour jouer, juché sur le comptoir. C'est avec nonchalance et profusion verbale qu'il nous parle d'abord cinéma avec ses coups de coeur récents ou lointains, le temps d'attendre la technique qui se met vaillamment en place, pour se lancer ensuite dans un set somme toute classique mais non dépourvu de qualité.

Dire que le public est venu pour voir et écouter le jeune prodige Zach Condon de Beirut n'est sûrement pas une ineptie au vu de l'ovation que sa seule présence déclenche. Il est là, au milieu de la foule, tout radieux, tout sourire et ça fait plaisir. Tout est oublié: cette mauvaise passe, ce novembre noir, cet hopital psychiatrique.
Il électrise la foule avec sa voix olympienne, son ukulélé et sa trompette, laissant éclater des harmonies souveraines. Et c'est à la fin de son set que surgissent à travers la salle, venus d'on ne sait où, une dizaine de musiciens macédoniens, le Kocani Orkestar, qui viennent accompagner Zach pour son dernier morceau, lequel leur rendra la pareille plus tard.

Le public s'enfièvre à l'écoute de ces sons venus d'ailleurs, se passionne pour ces musiciens et chanteurs trés estimables et leurs cuivres festifs. Un set de prés d'une heure et demie et qui n'en finit pas. Enfin si, à 1h50, où, épuisé, je décide, aprés reflexion, d'emporter cette soirée chez moi sans plus tarder.

Juste le temps de dire au revoir à Jeremy et je m'enfonce déja dans la fraîcheur de la nuit. Je crois voir dans la pénombre une pancarte "Faites de beaux rêves", mais ce n'est peut-être qu'une illusion...


Appendice, car il y en a un... En ce qui concerne le rayon fanfare (au fond de l'allée, à droite) je vous recommande plutôt et sans hésiter l'excellent film "Brassed Off" (Les Virtuoses) de Mark Herman (1997) ou encore ce magnifique 45 tours usé jusqu'à la corde des Pale Saints offert avec l'album In Ribbons (1992) et comportant deux morceaux A Thousand Stars Burst Open et A Revelation jouées par The Tintwhistle Brass Band.
setlist
    01. Dirty Blue Jeans
    02. 5 Verses
    03. I Knew That Her Face Was A Lie
    04. Dance With The Enemy
    05. I Promise
    06. I Believe In The Way You Move
    07. Craneflies
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