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The Twilight Sad
Scout Niblett

Paris, Nouveau Casino - 17 décembre 2007

Live-report par Philippe

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C'était une soirée assez éclectique qui s'annonçait là. Un lundi soir de décembre propice à des démarrages en pente verticale.
Le temps plutôt frisquet était presque en adéquation avec cette affiche qui prenait le folk par la main pour en faire des éponges distordues et propulser le tout grâce à quelques tourniquets nouvelle génération.
Et si folk il y avait, nous verrons que l'épicentre se situait quelque part ailleurs, dans une contrée délicate et possédée de mille spasmes.

Une première partie surprise fit son apparition dès 20h par la présence de Castanets, originaires de San Diego. Mais commme le dit leur leader qui aime bien utiliser l'expression 'We Are Castanets', le groupe, c'est lui tout seul et il nous le prouvera avec son set de plus d'une demi-heure où l'on a bien du mal à se sentir concerné.

Place est enfin laissé aux écossais de The Twilight Sad. Originaires de Glasgow et signés sur FatCat, c'est leur deuxième concert parisien après une date au printemps à la Flèche d'Or.
Ils sont quatre; un chanteur tout dédié à son chant, un guitariste, un bassiste et un batteur. Les voilà lancés à l'assault de la salle, commme si leur vie en dépendait, avec un Cold Days From The Birdhouse qui débute le set, tout en ivresses aériennes et vol plané délicat.
D'abord, cette voix à l'accent écossais formidable (à couper à la machette) marque de sa patte tout leur univers, comme si Aidan Moffat était devenu chanteur dans iLiKETRAiNS en un tour de pendule virevoltante.
Et ce chanteur là semble comme possédé, dévoué corps et âme à son art; à l'image d'un Ian Curtis ou d'un Tom Smith.
Et puis, ces titres de chansons à rallonge, comme si les mots étaient devenus souverains, permettent de mieux cerner le propos d'un groupe qui ne se contente pas d'aligner trois accords superficiels.
Le deuxième single, And She Would Darken The Memory, renforce peut-être la noirceur ambiante. Et au milieu de la nuit surgit la flamme, ce Talking With Fireworks ou comment pour le chanteur, qui vient faire des percussions auprès du batteur, cotoyer une force contrôlée et la faire sienne.
That Summer At Home I Had Become The Invisible Boy est mon titre de chanson préféré de ce concert; certes, c'est le plus long, mais c'est une histoire à lui tout seul et qui n'a jamais révé de ce don surpuissant d'invisibilité ? C'est le premier single du groupe et s'il y devait y avoir un titre phare, c'est celui là qu'on prend illico, éclairage et tout.
Ce sera I Am Taking The Train Home qui cloturera le set, histoire de repartir chez soi avec des étoiles vertes et grises dans les yeux et des visions d'un monde glorieux en perpétuelle renaissance. Une vraie puissance de feu.
Le tout plié en 32mn alors que le groupe en avait 50 à sa disposition... Mais là où votre reporter a vu une double affiche, The Twilight Set a visé un set de première partie, qui avait déja eu lieu, il faut le remarquer...

Pour la troisième partie (et le public semble s'être déplacé en masse pour la voir) c'est Scout Niblett qui arrive ensuite sur scène. Anglaise d'origine, elle s'est installée depuis à Portland (dans l'Oregon), la ville de Gus Van Sant.
De serieux problèmes de son lui font stopper son concert au bout de quelques minutes la laissant passablement énervée... Elle ira même jusqu'a s'installer sur le tabouret du batteur pour nous jouer un titre !
Le tout prendra de nombreuses minutes pour être remis en ordre, bien trop au goût de tout le monde. Puis tout repart (discussions avec le public,coups de gueule et sourires avenants laissés de côté) et la voilà aussi accompagnée par le fameux batteur qui apparaît pour certains titres seulement.
Quelque part entre Rose Kemp et Shannon Wright, elle souffle le froid et le chaud à travers des morceaux quequefois calmes, voire passablement énervés ou même à hurler sur son siège pliable.
Un concert qui dure au total 1h25 au lieu des 1h prévues et qui semble s'éterniser dans un espace infini et arbitraire.
On aurait adoré la présence d'un Will Oldham (qui chante quatre titres avec elle sur son dernier album, This Fool Can Die Now) pour élever le débat et peut-être tutoyer les astres.
Mais il n'en fût pas ainsi et après un rappel bien réclamé, elle s'en alla vers d'autres horizons.

Au final, une soirée bigrement transatlantique où l'avantage revint à l'insularité et où la jupe l'emporta sur le jean.
setlist
    THE TWILIGHT SAD
    01. Cold Days From The Birdhouse
    02. And She Would Darken The Memory
    03. Talking With Fireworks
    04. That Summer At Home I Had Become The Invisible Boy
    05. I Am Taking The Train Home
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