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Simian Mobile Disco

Paris, Showcase - 16 février 2008

Live-report par Arth

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Je ne vais pas vous mentir. Une fois encore, le Showcase ne s’est pas montré très clément avec ses hôtes. Arriver avant minuit ne semble plus une option. Quand minuit sonne, des centaines de personnes attendent dehors, suppliant des yeux les messieurs de la sécurité, lesquels répondent inlassablement « Quoi ? Non elle est pas dedans ta sœur » à toutes les demandes. Je suis sur liste, alors j’essaye de faire valoir mes privilèges, mais je me rends vite compte que tout ces gens sont aussi sur liste. Maudit partage des privilèges ! Alors que faire ? Attendre dans cette queue qui ne cesse de grossir comme un ver frustré et glacé ou aller boire un café au chaud le temps que ça se calme ? Option deux, quitte à prendre des risques, autant les prendre à bonne température.

Deuxième essai, il est 1h30. Rien n’y fait, toujours cette queue démotivante. Là il faut prendre son courage à deux moufles, une photo de sa sœur et tenir tête aux monsieurs de la sécurité, parce que merde quand même. Par je ne sais quel miracle, l’un d’eux nous dit de passer, de demander à la fille plus loin de vérifier qu’on est sur la liste. On s’approche de la liste, on sait que je suis tout seul dessus et qu’on est trois à attendre. La fille nous regarde : « vous êtes sur quelle liste ? Cooperative Music, ok c'est bon »... sans même regarder ses feuilles.
A cet instant, me prend l'envie de crier, d’hurler à la connerie, ce qu’on ne s’empêche pas de faire en arrivant au fond du Showcase, au bord de la scène où Mr James Shaw et Mr James Ford s’éclatent, et éclatent tout le monde depuis une heure. Il ne nous reste plus qu’à danser sur Simple, qu’à gueuler comme des français « it’s the beat ! » et qu’à se regarder quand les basses pesantes d’I Believe s’élèvent dans l’atmosphère moite du club pour s'écraser au sol.
Le public commence à danser au ralenti, la sueur perle sur chaque front, I Believe est la cause de tout cet émoi. La seule chanson d'un dancefloor en fusion. S’en suivra le départ du groupe dans un chaos électronique où les boîtes s’entremêlent, où l’homme perd le contrôle de ses machines qui partent dans des boucles amorphes, les larsens montent, les basses et les clap s’entrechoquent, ne formant plus qu’une masse sonore qui n’a de sens que pour la dizaine de perchés dansant encore devant la scène.

Soit, la soirée connut un départ difficile, et je ne vous raconterai pas la fin aussi périlleuse, mais la musique de Simian Mobile Disco avait pris le pouvoir d’un GHB, l’espace d’un instant plus rien n’avait précédé nos gestes sur le dancefloor, et plus rien ne les suivrait non plus. La soirée avait duré trente minutes, il était trois heure du matin et nous nous en foutions complètement, nous avions eu notre dose.