Quelques semaines après une malencontreuse annulation, I Am Kloot ont effectué cette semaine leur retour à Paris pour une date française unique dans la salle du Nouveau Casino. Une occasion immanquable de découvrir sur scène le groupe dans sa nouvelle formation à cinq mais aussi de juger des qualités et défauts de leur nouvel album, I Am Kloot Play Moolah Rouge, attendu à la mi-avril chez Skinny Dog Records.
En ouverture de la soirée, l'étrangement nommée laYtitiA, jeune adulte, ou plus probablement adolescente, revendiquant fièrement l'influence des Beatles, Blondie ou encore Madonna. La curiosité des premières notes laisse rapidement place à une certaine incrédulité face aux ritournelles electro-pop de la jeune fille émue aux larmes dès son entrée sur scène et soutenue massivement par toute sa famille, de la grand-mère aux petites cousines en passant par papa et maman. Son manque de professionnalisme, le massacre de Beat It de Michael Jackson et ses miaulements vocaux ont ainsi raison de notre bonne volonté, sa guitare et l'utilisation ponctuelle d'une boîte à rythmes ne suffisant pas à sauver les apparences. Gageons qu'il ne faudra sans doute pas très longtemps avant qu'une stratégie marketing bien huilée ne l'élève au rang de nouvelle « star teenage » de la génération Myspace...
C'est dans une salle étrangement comble où ont débarqué bon nombre de leurs compatriotes britanniques que I Am Kloot s'installent à leur tour sur scène sur le coup de 21h. L'accueil est chaleureux, l'atmosphère bon enfant, et le groupe souligne rapidement sa joie de revenir dans la capitale française, première ville hors du Royaume-Uni visitée par la formation au mois de février 2001. Solidement ancré au centre de la scène, John Bramwell impressionne comme à son habitude avec une voix divine et puissante, introduisant non sans humour chaque nouvelle chanson par un « this is a new song » malicieux, tandis que Peter Jobson et Andy Hargreaves, respectivement à la basse et batterie, l'accompagnent avec une grande application. Musiciens d'appoint pour cette tournée, les frères Norman et Colin Mcleod sont quant à eux en retraits, apportant leur contribution avec simplicité à la guitare et aux claviers sur la majorité des nouvelles compositions de l'album I Am Kloot Play Moolah Rouge.
Le groupe pratique ainsi dans un premier temps une alternance quasi-parfaite entre des titres récents et les classiques immédiatement reconnus par le public, notamment les excellents Twist, Over My Shoulder et From Your Favourite Sky, tout cela au sein d'un set parfaitement ouvert par One Man Brawl. Arrivé au milieu d'une prestation manquant peut-être parfois de folie, le groupe quitte la scène quelques minutes afin de laisser John Bramwell interpréter No Fear Of Falling en solo à la guitare acoustique, avant d'accélérer quelque peu le rythme tout en proposant un final implacable avec, entre autres, To You, Storm Warning et un Life In A Day électrisé. En guise de rappel pour ce soir, une version solo acoustique d'Astray puis le classique Dark Star, mené tambour battant, avant que les lumières ne se rallument définitivement dans la salle.
Si la formation à cinq adoptée par le groupe lui fait sans doute perdre une partie de sa douceur et sa proximité, elle lui apporte également une diversité musicale et un son plus fourni que celui des premiers albums. Une excuse suffisante pour accueillir I Am Kloot Play Moolah Rouge à bras ouverts dans quelques semaines.