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The Whip

Paris, Maroquinerie - 30 avril 2008

Live-report par Kris

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Bien que déjà présents sur la scène rock européenne depuis deux ans déjà, The Whip est à la Maroquinerie ce soir pour présenter la sortie de son premier album X Marks Destination. Pour leur troisième venue dans la capitale, une salle à taille humaine est à leur disposition. La salle un peu vide se remplit peu à peu tandis que la première partie Koko Von Napoo, sympathique groupe parisien, un peu timide et à la line-up un peu mijaurée, mais à la sonorité électro-pop intéressante.

La salle est alors plongée dans le noir tandis qu’une mélodie familière sort des enceintes. On reconnaît alors le fameux Prime Time Of Your Life des Daft Punk résonner sans demi-mesure dans la salle de la Maroquinerie, tandis qu’au faîte de la déflagration sonore débarque le groupe acclamé par un public semblant emballé par cette soirée qui démarre sous de bons auspices. Le concert débute doucement par le New Orderien titre des Whip, Frustration, comme pour donner le ton, avec ses sonorités électro eighties, mais également plus rentre-dedans avec des cordes fortes et une batterie rentre-dedans.

La grosse performance de la soirée revient d’ailleurs à Lil Fee, la remarquable batteuse de The Whip qui derrière le charisme du frontman Bruce Carter, abattait en arrière-plan son travail de titan, imposant rythmes et cadences, souvent frénétiques. A la demi-heure de concert, The Whip bascule dans une ambiance rave new-gen, rappelant la belle époque de Madchester, disposant des mêmes arguments qu’un Simian Disco Mobile ; et bien lors de cette période assez entraînante et fortement rythmée, c’est elle, cette batteuse à l’abnégation formidable, qui mène tambour battant cette allure de taré sur les gros titres dansants Sister Siam ou encore Throw It In The Fire.

Cependant, malgré de forts moments, le groupe mancunien n’a pas su toujours drainer son public. Le problème vient notamment de la faiblesse déjà inhérente à leur musique. Bien que leur prestation scénique soit nettement plus orientée dance que sur album, à cause de cet aspect brut de leur musique, il n’en est pas moins que The Whip n’est pas à proprement parler un groupe à faire danser. Dans le sens décérébré du terme. Pas sur la longueur tout du moins. Si cet aspect peut se ressentir, notamment sur le fulgurant Trash en fin de set, qui a réveillé tardivement les jambes parisiennes présentes, l’essence même de The Whip (et de l’IDM –Intelligent Dance Music– en général) n’est pas de faire danser. L’électro-rock du groupe mancunien est une bande-son d’après-fête, celle qui nous guide sur les méandres de la piste une fois qu’elle est enfin à nous seul, après le feu, c’est cette musique qui mène nos instincts, contrairement à la dance qui réveillent nos sens les plus primitifs. Ni techno, ni rock, c'est une after-dance reminiscente dont le rôle est de parler à notre inconscient, à nos acquis. Encore aurait-il fallu une bonne before.