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The Kills

Paris, Palais de Tokyo - 9 juillet 2008

Live-report par Boule

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Chaleur moite, pièce sombre, hypsters de partout, musique ultra-forte et tension palpable... On pourrait se croire dans un bar underground New-Yorkais pour le concert du futur groupe à la mode de Brooklyn. Et pourtant, on est bien au Palais de Tokyo, à Paris, pour la quatrième édition du Stage of the Art, cet échange musical entre musées parrainé par Eurostar London Coming où The Kills, le plus connu des groupes underground anglais, vient se produire ce soir.

Tout commence pourtant par un U.R.A. Fever où VV et Hotel se donnent en spectacle comme en plein jour. Mais le « Could you please turn off that sun » de VV à la fin du second morceau donne une nouvelle tournure à la soirée. On est maintenant dans la pénombre et c'est là que toute l'intensité de ce groupe, tout ce qui donne au duo ce côté envoûtant (ou repoussant pour certains) prend son ampleur. Seuls les spots rouges des petits appareils numériques et les flashs projettent les ombres géantes de VV et Hotel sur la grande toile blanche tendue derrière eux. Le spectacle visuel improvisé est pour le coup sympathique, du moins photographiquement, et la présence de ces masses noires ajoute à cette tension si caractéristique du groupe.
Petit à petit, le public entre dans le jeu du duo et No Wow se voit en conséquence très bien accueilli. Malgré la chaleur, VV revêt sa plus belle veste léopard alors que Hotel arbore un petit chapeau à la Pete Doherty (coïncidence ?, puis les deux compères continuent de nous délivrer leur rock abrasif dans une moiteur à désaccorder les guitares. Comme à leur habitude, leur chorégraphie sauvage et brutale accompagne parfaitement leur musique, et sur Kissy Kissy Hotel, une fois encore, fusille de sa guitare sa moitié qui feint la blessure rythmique. Il finissent la chanson nez à nez, VV lui pinçant la joue alors que les rumeurs d’une querelle plus tôt dans la journée s'envolent. Quoiqu’il en soit, l'entente scénique est une nouvelle fois parfaite et prouve définitivement que cette relation « extra-toutcequevousvoulez » n'est compréhensible que par les deux protagonistes.
Le Black Balloon qui suivra n'aura malheureusement pas l'effet envoûtant escompté car plus plat que ce que l'on avait pu découvrir quelques mois auparavant à l'Olympia lors du concert organisé par la chaîne Canal +. Mais qu'importe, VV charme les objectif des premiers rang dans son style toujours aussi félin tout en s'asseyant sur les retours et en fixant du regards ceux ou celles qui osent la défier.
Sur le rappel, débuté sur fond bleu, le duo repart de plus belle et redouble de sensualité. C'est sur le même micro, presque bouche contre bouche ou mimant l'acte sexuel sur leur guitare qu'ils finiront leurs morceaux. De quoi faire rougir les plus jeunes des premiers rangs ou, à l'image de VV au début du concert, laisser bouche bée ceux qui, comme moi, étaient totalement réceptifs à cette prestation une nouvelle fois grandiose.

Seul regret personnel, le trop grand nombre d'invités venus pour se montrer plutôt que pour voir le groupe sur scène... surtout lorsque l'aftershow commence avant la fin du set et que beaucoup d'entre eux préfèrent déserter la salle pour profiter des petits fours et des boissons gratuites. Surtout quand on sait que beaucoup auraient payé cher pour pouvoir assister à ce concert...