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Coldplay

Paris, Bercy - 9 septembre 2008

Live-report par Laurie

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Le premier sursaut rock du XXI siècle, Coldplay, était de passage à Paris mardi, pour une première date à Bercy. Epoustouflant et bluffant, à ranger pile à côté de U2, la prestation du quartet fait dire que le rock de stade à encore de beau jour devant lui.

A 21h40, les roadies s'activent. Dans quelques minutes, l'un des plus gros vendeurs de disques de la planète, Coldplay, fera son entrée sur scène. Pendant ce temps, les derniers arrivants prennent place dans les gradins. Il y a de la Converse et du slim de 25 ans, mais aussi de la cinquentenaire brushée-liftée, pass autour du cou, venue voir ce fameux groupe qui chante tous les matins dans le poste de la Smart. Heureusement que la fosse, elle, semble prête à mettre l'ambiance, en commençant par scander le nom du groupe tout en tapant frénétiquement dans les mains.

Vers 22h, les lumières s'éteignent enfin. Les rideaux noirs placés en bord de scène laissent entrevoir les silhouettes des 4 membres du groupe. Soudain c'est l'explosion de joie du public qui reconnaît les premières mesures de Violet Hill, qui de son rythme tribal ramène à sa cause tout Bercy, le poing en l'air face au tableau de Delacroix, projeté en fond de scène. Chris Martin, ravi d'être en capitale salue chaleureusement la foule et tente de parler en français « je ne parle pas très bien », s'excuse t-il ...en espagnol ! Plus doué pour le piano et le chant que pour les langues étrangères, le frontman de Coldplay rejoint son piano et martèle les premières notes de Clocks. La foule exulte. Des jeux de lumières vertes, planent au dessus de la scène, tandis que des petites mappemondes tournoyantes, suspendues en l'air, reflètent le visage de Chris et de ses acolytes. La première partie du show enchaîne les vieux tubes tels que In My Place. Le bras en l'air et la tête baissée, Chris Martin écoute ce refrain, probablement jadis, griffonné sur un coin de table, scandé ce soir par 15 000 personnes : yeah, how long must you wait for him? Telle est la problématique de Bercy, cette nuit là.

Le chanteur frétille, bondit de chaque côté de la scène, salue la foule, sans jamais parvenir à masquer son plaisir. S'en suivent les titres Cemetries of London, ou encore 42, joués avec la même ferveur, la même passion, une certaine forme d'intégrité que quelques effets scéniques et jeu de lumières grandiloquents, ne parviendront même pas à déstabiliser. Coldplay communique avec son public et créée une complicité réelle en réinterprétant des titres phares comme Fix You. Installé au piano, Chris fait durer le plaisir et étire la fin du morceau murmuré par le public. Moment le plus creux de la soirée, le quartet rejoint ensuite une petite avancée de scène de 3m², à peine, pour jouer sur un tempo electro plusieurs titres parmi lesquels God Put a Smile Upon Your Face ou encore Hardest Part rappelant la période Discothèque de U2. Dommage.

A peine le temps de reprendre son souffle, en revenant sur la scène principale que le groupe entonne l'hymne Viva La Vida. La gaieté communicative du morceau envahit les gradins. Le public est debout, danse et chante le mega single. Plus qu'à un concert, on assiste au sacre de la joie de vivre, à une cure de bonne humeur qui justifie bien le titre Viva La Vida. La chanson à peine terminée, le groupe s'échappe. Les 4 hommes se faufilent dans les gradins. Ils cavalent dans un escalier, puis courent dans une allée qui les fait bientôt rejoindre le fond de salle. Là, juchés en haut des rangs, accueillis par une armée de portables, la troupe s'explique : « nous allons joués The Scientist ». Avec un harmonica et une guitare acoustique pour seul accompagnement, le groupe offre une version inédite du morceau, absolument parfaite, loin du souvenir qu'on en avait, dégueulé par le clip diffusé à longueurs de journée et les radios monomaniaques. Un chose est sûre, en rallumant leur portable, certains restés à l'extérieur auront le plus beau des messages... Will Champion clôt la session acoustique par Death Will Never Conquer démontrant son beau brin de voix. La fin du concert s'achève comme elle a commencé : dans l'émotion, la tension et l'extraordinaire en matière de rock. Politik, Lovers in Japan et Death and All His Friends sous une pluie de confettis en forme de papillons : que pouvions nous attendre de plus ?

Coldplay remonte sur scène pour un rappel, une petite madeleine nommée Yellow qui remémore cet instant où on avait noté sur un bout de papier, pour la première fois, le nom de ce groupe dont il fallait se souvenir pour les décennies à venir. Bono est fini, viva Coldplay !
setlist
    1. Life In Technicolor
    2. Violet Hill
    3. Clocks
    4. In My Place
    5. Speed Of Sound
    6. Cemetries Of London
    7. Chinese Sleep Chant
    8. 42
    9. Fix You
    10. Strawberry Swing
    11. God Put A smile Upon Your Face
    12. Talk
    13. The Hardest Part
    14. Viva La Vida
    15. Lost
    16. The Scientist
    17. Death Will Never Conquer
    18. Viva Remix
    19. Politik
    20. Reign of Love
    21. Lovers In Japan
    22. Death And All His Friends
    23. Yellow
photos du concert
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