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The All New Adventures Of Us

Paris, Maroquinerie - 24 septembre 2008

Live-report par Kris

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Soirée tranquille en prévision à la Maroquinerie avec la première venue des anglais de The All New Adventures Of Us en première partie des clinquants et distillateurs de bonne humeur, les américains de The Spinto Band, de retour un peu plus de deux ans après leur dernier passage dans cette même salle parisienne.

Le thème de la soirée fût en tout cas crowded house avec respectivement sept et six membres pour les deux groupes, et il aura fallu la moitié de la première chanson pour me rendre compte que deux des membres de The All New Adventures Of Us se cachaient derrière une grosse enceinte. Le début de set des anglais semblent présager du pire : public attendant le Spinto Band, fosse vidée, groupe timide, problèmes de balances et de son… Pourtant très rapidement, le son très pur, très sobre et efficace fera vite la différence. Les problèmes techniques réglés, le groupe se déride et la salle se remplit doucement au son fluide et pop-romantique de Tanaou (pour les intimes). Très directes et d’influence power-pop à la Feeder, les chansons résonnent comme le meilleur début de Snow Patrol, emportées par une non-retenue instrumentale, laissant vibrer guitares et marteler batterie, soutenue par un duo vocal entre Jaime Macefield et Kate Williams.

Ce qui ressort le plus nettement de la musique de Tanaou est cette véritable ôde à l’innocence – qu’ils incarnent quelque part -, une idéologie romantique et insouciante. Musique d’âme adolescente, ils délivrent avec énergie et conviction cette belle et utopique vision du monde. Que ce soit avec des ruptures de rythmes crescendo sur 45 Forever, ou bien des cuivres jouissifs sur The Art Of The High Five, Tanaou ne nous propose pas d’alternatives, mais bien une direction, un idéal. Le jeune groupe anglais se permet même quelques trop rares envolées post-rock rappelant les versants les plus pop d’Explosions In The Sky. Cependant, les limites de Tanaou se font parfois sentir, notamment sur St Crispin’s Got Our Backs ou Perfectly Imperfect, où la profondeur voulue et entamée se révèle trop pentue pour les trop lisses anglais. Le set finira néanmoins en beauté avec l’urgence constante et l’explosion finale de Firetruck, belle, lyrique, naïve.

Après cette belle surprise, acclamée comme il se doit par un public conquis, la scène est laissée libre par le Spinto Band. Freaks & Geeks, comme la série de Judd Apatow. C’est l’appellation que l’on serait tenté de leur coller, encore et toujours. Freaks, ils le sont à coup sûr ; frivoles et foufous, à l’image du chanteur et bassiste Thomas Hughes, loin d’eux l’idée de pouvoir se produire sans une large dose de légèreté et d’excentricité. Geeks, sans aucun doute ; boutonneux et appliqués, comme le chanteur et guitariste Nick Krill, The Spinto Band délivre un univers barré et bien à eux. Rien à dire, c’est bien le même groupe que l’on avait devant nous il y a deux ans devant nous à la Maroquinerie. Cependant, l’écoute de leur second album Moonwink laissait perplexe. Et l’exercice de la scène ne fera que nous conforter dans notre opinion.

L’ouverture sur Vivian, Don’t se fera donc comme à l’accoutumée, guillerette et légère. Néanmoins, ce qui faisait la grande qualité des chansons de Nice & Nicely Done était leur structure musicale fugace et décousue, toutefois cohérente. Egalement, ces chansons brillaient par leurs capacités à résonner d’autant plus fort dans les breaks et les silences. Ces montées et descente d’adrénaline ne sont malheureusement que parfois peu présentes à l’orée de ces nouveaux titres, remplacés par des tentatives de riffs et mimiques addictifs comme sur Needlepoint ou la sympathique Pumpkins And Paisley. Il n’empêche que même face à des Oh Mandy ! en sous-régime ou des Crack The Whip populaires, on ne peut que constater la différence d’innovation. Malgré ce bémol, le concert sera de bonne tenue avec un groupe certes en retrait, mais à la vivacité exemplaire. On retiendra ainsi l’efficacité de Summer Grof, la reprise mordante de Brazil, et évidemment, la plus belle chanson du groupe, l’épique Direct To Helmet. Toujours capables de transporter leur public dans leurs excès, le Spinto Band sait faire swinguer, sait faire bouger une fosse, sait tenir une scène. Sans mot dire, les Spinto Band sont une valeur sûre de la pop.

Soirée de très bonne facture à la Maroquinerie, où l’on n’attendait pas forcément grand-chose, mais où l’on aura pris un grand plaisir. Belle découverte que les All New Adventures Of Us aux côtés d’un Spinto Band toujours aussi efficace et dynamique. De romance à excentricité, la soirée aura eu de forts relents d’épisodes adolescents et nous aura agréablement rappelé nos seize ans, presque si loins maintenant. Aux souvenirs.
setlist
    The All New Adventures Of Us
    1. A Good Liar, Is A Good Storyteller
    2. 45 Forever
    3. The Art Of High Five
    4. Me, Me, Me
    5. St Crispin's Got Our Backs
    6. Perfectly Imperfect
    7. Firetruck

    The Spinto Band
    Non disponible
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