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Martina Topley Bird

Paris, Alhambra - 5 novembre 2008

Live-report par Delphine

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La britannique Martina Topley-Bird était à Paris la semaine dernière pour présenter son nouvel album, The Blue God, paru il y a peu. Et ce concert tombait le jour même de l’élection présidentielle américaine, autant dire que l’ambiance était quelque peu surnaturelle, mais surtout au beau fixe.

Après une première partie douce et calme d’un jeune songwriter folk dont un des héros est probablement Daniel Johnston, Martina Topley-Bird, toute en rouge japonisant, telle une geïsha blonde, foule enfin la scène, accompagnée de sa troupe de samouraïs habillés en noir, visages masqués, à faire peur… ou presque. Un batteur, quatre choristes dont un qui joue de la basse avec sa bouche (chapeau !) et un autre qui se pose à la guitare de temps en temps et le tour est joué, le concert peut débuter.

Elle nous avoue alors qu’ils ont peu dormi, savourant la victoire d’Obama, lui réservant même une place de choix dans un des tout premiers morceaux du concert. C’est donc une Martina toute enjouée que l’on a plaisir à regarder ce soir, telle une princesse un peu perdue et maladroite sur scène, malgré sa superbe robe bustier qui brille. Perdue mais pas nunuche, plutôt touchante, rigolote et talentueuse surtout. Elle échange beaucoup avec son groupe et son public, parlant un français presque irréprochable, passe du clavier au xylophone puis à la guitare à sa guise. Bien sûr, quelques morceaux très réussis de son Blue God sont joués, dont Phoenix, Baby Blue, Carnies, Poison et Da da da da : des titres qui démontrent tout le talent mélodique et toute la diversité de la jolie chanteuse. Ce soir est l'une des premières dates de la tournée et cela s’entend parfois, tant tout ne parait pas carré, mais pour le coup, cela nous importe peu et l'on passe un bon moment au final.

En l’espace d’une longue heure, on a l’impression d’être ailleurs, emporté par la douce voix de Martina qui se fait parfois plus violente, mais jamais dans la démesure. Elle est heureuse d’être là, mais peut-être pas autant que nous. Martina Topley-Bird a fait du chemin depuis sa collaboration avec Tricky il y a quelques années : elle était sa muse et on comprend définitivement pourquoi. Nous aussi, elle nous envoûte et nous charme et le public part en se disant que cette journée du 5 novembre 2008 est définitivement chouette et mémorable.