Glasvegas

En mai dernier, c'était un groupe encore en devenir que le public français découvrait aux côtés de Lightspeed Champion et These New Puritans à l'occasion d'une courte tournée dans nos contrées. Six mois plus tard, les écossais de Glasvegas ont acquis avec une facilité et une rapidité déconcertantes le statut de grand espoir de la scène britannique grâce à premier album éponyme salué par la critique. Sur scène, si les prestations du groupe demeurent encore perfectibles, comme l'a prouvée celle proposée dans la salle du Nouveau Casino, la qualité de son répertoire et un charisme évident amèneront probablement les quatre glaswégiens à faire de nouveau parler d'eux à court terme.

Amenés à partager l'afficher avec Liam Finn, Glasvegas se voient propulsés sur scène dès 20h30, un horaire ambigu que beaucoup n'hésiteront pas à associer à une première partie de par la durée du set et une faible affluence. Dès Flowers And Football Tops, le ton est donné : un épais nuage de fumée entoure les musiciens alors que l'éclairage alterne entre un minimalisme très sombre et l'utilisation abusive de spots pour le moins aveuglants. Ce premier titre se révèle malgré tout décevant, notamment en raison du manque de puissance du chant et de l'intensité très relative que les instruments tentent d'installer.
Une ouverture en demi-teinte que Lonesome Swan ne fait que confirmer. Si le groupe semble prendre ses aises après quelques minutes de flottement, le public se révèle quant à lui attentiste pour ne pas dire passif, un sentiment qu'un James Allan surpris partagera à haute voix quelques minutes plus tard. Il faut ainsi attendre It's My Own Cheating Heart That Makes Me Cry, applaudi à juste titre, avant de voir le groupe réellement prendre un envol quelque peu contrarié par l'enchainement de S.A.D. Light et Polmont On My Mind.
La délivrance vient alors du single Geraldine proposé dans une version légèrement accélérée mais tout aussi jouissive que celle découverte initialement. Avec Go Square Go, le groupe fait alors parler sa puissance pour ce qui constituera sans l'ombre d'un doute le temps fort du concert, avant d'interpréter Ice Cream Van dans une configuration différente : Rab Allan s'installe derrière son clavier pour accompagner son leader au chant tandis que Paul Donoghue et Caroline McKay, respectivement à la basse et la batterie, observent la scène religieusement. James Allan annonce alors avec une sincérité touchante la fin de leur prestation par un « Goodnight everybody, thank you very much, I love you all » avant d'entamer un Daddy's Gone convaincant et poignant que la salle salue enfin comme il se doit.

Mêlant tout autant de ratés que de réussites dans une atmosphère glaciale, ce concert somme toute honnête de Glasvegas sera probablement rapidement oublié par le public. A ce titre, la venue du groupe en France au printemps prochain fera office de véritable séance de rattrapage.