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Dead Pixels
Maths Class

Paris, Flèche d'Or - 31 janvier 2009

Live-report par Fab

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Il est 21h45 et Hello Bye Bye, side-project de DJ Moule, a déjà achevé sa prestation depuis longtemps tandis que Phospho n'ont entamé la leur que depuis quelques minutes dans la salle de la Flèche d'Or. Et à l'écoute d'une série de quelques titres achevant leur set, on se dit qu'il aurait été plus judicieux de simplement arriver plus en retard qu'on ne l'est déjà...

Garnis à l'évidence par famille et amis des cinq membres du groupe, les premiers rangs de la salle semblent conquis alors que la majorité du public attend avec un certain désespoir, et sans grand entrain, que la cacophonie ambiante touche à sa fin. Les cinq français veulent à l'évidence faire danser leur audience mais ils ne semblent à aucun moment en avoir les moyens, leurs influences post-punk très britanniques se mêlant à des sonorités électroniques bien peu maîtrisées. Une vingtaine de minutes poussives et répétitives, qui plus est rendues visuellement pénibles par les gesticulations d'un vocaliste euphorique, n'y font rien : avec des titres répétitifs et le plus souvent trop étirés, des compositions trop peu structurées pour être appréciées à leur juste valeur, Phospho restera purement et simplement un mauvais souvenir.

Peu actifs depuis la sortie de leur dernier EP en date, Now This Will Take Two Hands, durant l'été 2008, Maths Class ont malgré tout su trouver en ce dernier week-end de janvier le temps et l'envie pour assurer leur premier show parisien après s'être fait remarquer lors des dernières Transmusicales de Rennes. Une nouvelle occasion de vérifier que la filiation entre ces jeunes londoniens et Foals est bien plus qu'une simple lubie de journaliste à la recherche de nouvelles comparaisons.
Si quelques nouveaux titres plutôt réussis sont évidemment proposés par le quintette, ce sont au final avec ceux tirés de leur EP sus-cité que Maths Class retiennent réellement l'attention. En mêlant à leurs influences math-rock une touche électronique plus ou moins brute et des changements de tempo initiés par le très volontaire Tim Sketchley, les anglais justifient leur réputation scénique quand bien même de nombreuses compositions pêchent encore par un réel manque de diversité. Nerves ou Jonny Got The Jawline se font ainsi remarquer, quand bien même le titre final, marqué par une descente du vocaliste dans la fosse au plus près du public, est sans équivoque le plus original, varié et inspiré de ceux que le groupe aura joué durant la demi-heure passée en notre compagnie.
Maths Class ne révolutionnent certes pas le genre, mais leur implication et une belle débauche d'énergie justifient à eux seuls les compliments formulés.

Vient ensuite le tour de Dead Pixels en clôture d'une soirée bien rythmée. Découverts avec la sortie de leur très convaincant premier single, Words Are Poison, les cinq londoniens menés avec une belle prestance par Lone Blomhoj ne sont pas les moins attendus de la soirée, comme en témoignent les nombreux applaudissements entendus lors de leur montée sur scène.
C'est avec ce même single que débute leur set... avec une réussite mitigée. Comme nous l'expliquera le groupe quelques minutes plus tard, aucun soundcheck n'ayant été opéré durant l'après-midi, la qualité sonore de ce premier titre laisse franchement à désirer. Un désagrément moins perceptible au fil des minutes alors que la voix de la danoise gagne en qualité et en puissance et que le public se laisse convaincre par des mélodies entraînantes quoique trop répétitives sur la durée.
Sans accorder de temps mort, le groupe cherche durant près de trente minutes à faire bouger le public, la réaction n'étant pas toujours au niveau des attentes mais globalement positive à en voir la satisfaction des membres du groupes. Si l'on aurait aimé découvrir plus de titres du même acabit que Words Are Poison, on se consolera au final avec l'idée que la marge de progression du quintette semble réelle et à suivre de près.

Il est minuit passé, Maths Class et Dead Pixels ont satisfait notre curiosité, et il est désormais temps de quitter la moiteur d'une Flèche d'Or bondée pour retrouver le froid parisien...