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The Jim Jones Revue

Paris, Maroquinerie - 18 février 2009

Live-report par Ludovic

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Dans le cadre du festival des Nuits de l'Alligator, qui célèbre le blues sous toutes ses formes, The Jim Jones Revue se produisait à la maroquinerie. Rendez-vous nous était donné pour vérifier que le Rock N’ Roll , dans sa définition originelle, vit toujours.

En guise de préchauffe, dans une salle encore relativement vide, Les New-Yorkais de O'Death nous servent un savoureux mélange de rock/folk/country des plus pêchus, et le tout sans guitare électrique. Le Banjo compense tout à fait ce manque et donne même à l’ensemble une énergie folle.
Même si les compositions manquent parfois de variations et se répètent un peu trop, les cinq ricains au look de cow boys texans ont l’air de prendre leur pied avec un public plus qu’attentif et remplissent bien leur rôle de chauffeurs de salle. Pendant chaque titre, ils s’en donnent à cœur joie pour sauter dans tous les sens et vivre pleinement leur musique. Seule la barrière de la langue casse un peu la folie, car les blagues du leader et les cris du bassiste tombent un peu à plat.

Après un changement de plateau tellement rapide que la pause cigarette doit s’interrompre, place au Rock’n’Roll version 50’s des anglais de The Jim Jones Revue. La salle s’est alors copieusement remplie et une ambiance électrique accueille les premiers accords du combo.
Tout dans ce groupe n’est que cliché : les costumes, nœuds de papillon, attitudes, et surtout la musique. C’est à un retour dans le passé auquel nous assistons. Dés le deuxième titre, ils nous balancent une reprise de Little richard, Hey hey Hey Hey, qui annonce clairement la couleur. Ils n’ont pas l’intention de réinventer la musique, mais juste de faire revivre un mouvement essentiel qui a posé les bases de tout le rock moderne.

Le leader, Jim Jones, se fait plaisir en singeant ses icônes d’un autre temps. La communication avec le public est minimale, mais sa hargne suffit pour faire bouger les premiers rangs et pour déclencher une série de slams. Le pianiste Elliot Mortimer se lâche totalement sur ses touches et la vitesse de son jeu donne un dynamisme hallucinant au son des anglais. Les titres s’enchaînent sans aucun temps mort sans que l’ennui se fasse sentir un seul instant, malgré un son qui pourrait paraître répétitif au premier abord. Le chant hargneux permet également au rythme de ne jamais baisser.
Pour les jeunes générations dont je fais partie, ce live s’apparente plus à une leçon d’histoire qu’à un show classique. Plus le temps passe, plus le regret de ne pas être né quarante années auparavant se fait sentir. La sueur et l’énergie déployées par les cinq musiciens nous plongent dans un autre univers, mais surtout dans une autre époque. Sur de nombreux titres, tels que Cement Mixer, la musique se fait plus sauvage, pour se rapprocher du rock garage d’un John Spencer Blues Explosion. En terme d’intensité, ils n’ont rien à envier aux New-Yorkais, qui sont pourtant réputés pour la fureur de leurs shows.
Jim Jones ne brille pas forcément par son originalité mais se concentre sur l’efficacité. Seul bémol : Après une heure très intense, le groupe s’arrête de manière un peu trop brutale, alors que les fans complètement en transe ne semblaient pas encore rassasiés. Etant resté légèrement sur ma faim, je pense que je suis loin d’être le seul, de retour chez moi, à m’être ensuite replongé dans l’histoire du Rock’n’Roll, à travers l’écoute de Bill Haley, Little Richard et consorts.

Rien que pour cette leçon, mais aussi pour cette grande soirée, merci professeur Jones !
setlist
    The Princess & The Frog
    Hey Hey Hey Hey
    Elemental
    Rock n' Roll Psychosis
    Another Daze
    Meat man
    Burning Your House
    Cement Mixer
    Fish To Fry
    512
    Who's Got Mine?
    -------
    New Orleans
    Big Hunk
    Good Golly
photos du concert
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