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Kasms

Paris, Boule Noire - 18 mai 2009

Live-report par Fab

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Récent coup de coeur de Gossip, les londoniens de Kasms accompagnaient cette semaine la formation américaine au titre de première partie dans le cadre d'une courte tournée promotionnelle dans une sélection de petites salles européennes. Une occasion de retrouver sur une scène française Rory Attwell (ex Test-Icicles) au sein de son nouveau projet récemment auteur d'un premier album remarqué mais aussi de juger les aptitudes de ses trois nouveaux camarades...

Puisqu'il n'est jamais simple de conquérir une salle ne vous attendant pas, et encore moins lorsque celle-ci n'est pas à moitié pleine lors de l'extinction des lumières, l'accueil réservé à Kasms est pour le moins mitigé et quelque peu perplexe. Ce soir, toutes les attentes sont évidemment placées en Gossip et la tâche s'avère des plus rudes dès la montée sur scène du groupe. Véritable pile électrique aux cheveux rouges, la jeune vocaliste Rachel Callaghan secoue l'assemblée dès son arrivée sur scène avec un chant tantôt doux tantôt plus hargneux mais aussi et surtout des bonds, gesticulations et slams ininterrompus durant une demi-heure. Une attitude lui valant de rapidement concentrer les regards à peine partagés avec Rory Attwell lorsque celui-ci délaisse sa batterie en échangeant son poste avec le guitariste Scott R. Walker alors que la bassiste Gemma Fleet, tout aussi discrète que maladroite du début à la fin du concert, se contente de manier son instrument avec application.
Majoritairement tirées de l'album Spayed, les compositions proposées par le quatuor sont enchaînées sans baisse de rythme par le groupe bien décidé à convaincre quelques âmes de ses capacités. Dans une ambiance punk et débridée, parfois brouillonne de par la volonté sans cesse renouvelée de la vocaliste d'assurer le spectacle, les titres proposés ne parviennent pas toujours à toucher leur cible mais recèlent malgré tout de quelques temps forts appréciés par les premiers rangs. On pourra notamment citer les singles Bone You et Taxidermy mais aussi Don't Hit The Bottom, Insect ou Male Bonding, tous courts et directs, et en conséquence efficaces dans leur approche. De l'attitude, du bruit et une bonne dose de charisme : la formule de Kasms n'est certes pas originale mais son efficacité pourrait bien en surprendre plus d'un prochainement.

Une demi-heure plus tard, nombreux sont les appareils photo et les caméras installés à proximité de la scène, tous prêts à saisir l'instant présent. La section rythmique du groupe prend place alors que Beth Ditto salue la salle au micro sans apparaître encore. La raison ? L'américaine au look d'oeuf de Paques rose déboule du fond de la salle en s'excusant de bousculer le public, traverse la fosse et rejoint les trois musiciens entamant déjà les premières notes de Pop Goes The Word. Dans une salle bouillonnante et prête à exploser à tout instant, Gossip interprètent durant près d'une heure une sélection de leurs compositions les plus appréciées (Your Mangled Heart, Standing In The Way Of Control, Listen Up) mais aussi et surtout un nombre important de titres encore inédits.
La prestation du groupe en elle-même est conforme à leur réputation construite ces deux dernières années. Groovy et rythmées, les chansons sont un hymne à la sueur que Beth Ditto se plaît à déverser sans ménager ses efforts. Nouveau single à paraître le mois prochainement, Heavy Cross jouit d'ores et déjà d'une belle côte de popularité alors que de nombreux autres inédits se démarquent de par l'utilisation répétée d'un clavier par Brace Paine en lieu et place de sa guitare. Une évolution sonore bienvenue mais rendant l'appréciation des titres moins immédiate que de par le passé pour l'infernale machine à faire bouger que constitue Gossip.

Au final, un double rendez-vous réussi dans la petite salle de la Boule Noire, à la fois pour les jeunes pousses de Kasms et pour Gossip dont la prochaine venue se déroulera à n’en pas douter dans une salle d’une toute autre taille.