Il est de ces soirées que l'on aime pour ses groupes programmés, ses Djs, ses amis de toujours et ses amis d'un soir...
Abstract, c'est un peu tout ça, du plaisir avant tout, du charme, de la beauté et de l'excellente musique.
Ce soir-là, nous avions rendez-vous au Truskel pour découvrir de jeunes anglais, les premiers britanniques à jouer à cette fameuse soirée. The Wild Mercury Sound, un nom grapillé à la vitesse de la lumière (douce et radieuse) et des cormorans de Vieillot, plongeurs émérites des eaux australes.
Mais avant eux, ce sont
CHEERS qui ouvrent les festivités. Originaires de Louveciennes, en banlieue parisienne, ils n'ont presque plus rien à apprendre tant leurs chansons sont abouties, bien jouées et parlent au public. Agés entre 14 et 17 ans, ils sont un peu le penchant français de tous ces teenage bands qui n'ont de cesse de fleurir outre-manche. Et leur rock vibrant, posé et chanté en anglais n'a rien à envier à nombre de ces groupes là. Des chansons comme
The Game,
London ou
You Shine In Your Own Sky sont là pour l'attester. Il feront en tout cas une longue route, comme l'atteste cette place en finale du festival Rock The Gibus.
The Wild Mercury Sound, eux, n'ont pas encore d'enregistrements officiels mais c'est tout comme vu l'excellente production des morceaux disponibles sur leur page Myspace. Venus à Paris à l'invitation d'Abstract, c'est leur toute première date hors Royaume-Uni. Agés de 17 ans sauf pour Jonny, le bassiste, qui n'en a que 16, ce sont les fiers représentants d'un rock lyrique et enflammé en totale symbiose avec une pop des plus parfaites.
Tout commence donc par un titre acoustique avec Benji, seul à la guitare, à évoquer Jackson C. Franck ou Bob Dylan dans un très beau
Go Away From My Window. Le groupe le rejoint ensuite dont Johnny à la guitare et Ashley à la batterie. Une présence scènique indéniable, une cohérence certaine, un sens inné de la mélodie plus le génie qui va avec font de ces chansons des pépites à l'allure rude mais chatoyante.
C'est sauvage tout plein et ça sent bon la steppe à la tombée du jour !
Les futurs classiques défilent comme ce
Primrose Beauty (ma préférée...),
Coco ou
Goldilocks pour terminer enfin sur la pièce maîtresse à l'alchimie malicieuse:
Chemistry ! Sans compter ce nouveau morceau exemplaire,
Icarus, qui appris à voler bien avant de comprendre comment.
Et comme on ne rechigne pas à citer ses influences, l'avant-dernier sera une reprise des excellents Bombay Bicycle Club que le groupe affectionne particulièrement;
Open House sur le premier Ep
The Boy I Used To Be. Un public au rendez-vous, deux groupes qui se sont mutuellement appréciés, le tout dans une soiré de qualité que l'on redemande au plus vite ! Que désirer de plus ? Peut-être une session radio dès le lendemain pour la fameuse émission
Planet Claire sur Aligre Fm. A réécouter
ici
.
Ou bien un concert au Pop In le surlendemain avec entre autres surprises un beau morceau acoustique qui sentait bon les buissons qui roulent et la poussière fugitive:
Scatter My Ashes (Anywhere But Utah).
Et puis aussi en rappel le célèbre
Music When the Lights Go Out de The Libertines.
Histoire de passer à nouveau le flambeau de cette lampe astrale à d'autres groupes prometteurs comme
The Bering Strait. La relève d'une certaine idée de la pop made in England est on ne peut plus assurée !
La soirée se poursuivant avec des Dj sets de qualité, on ne fût que comblé.
En tout cas ravi par ces deux performances qui laissent inaugurer le meilleur à venir de la scène franco-britannique; et si les anglais tenaient le haut du pavé, nos petits français n'avaient pas grand chose à leur envier.
The Wild Mercury Sound est en tout cas un de ces groupes avec lequel il faudra compter et pas qu'en degrés Fahrenheit !