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Johnny Foreigner

Paris, Elysée Montmartre - 6 septembre 2009

Live-report par Fab

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Bonne surprise de cette rentrée 2009, la venue du jeune trio Johnny Foreigner à Paris en première partie de Dinosaur Jr constituait une occasion parfaite de juger des progrès du groupe mais aussi et surtout de la qualité des compositions destinées à figurer sur un second album prévu pour le mois d'octobre.

Il est à peine 19h30 lorsque le défi de satisfaire un public encore novice débute pour Johnny Foreigner, et fort est de constater que les premières minutes se révèlent plus compliquées que prévu. La modeste affluence reste en effet silencieuse face aux trois jeunes musiciens pourtant bien décidés à réchauffer une ambiance encore glaciale. Après un premier titre mollement applaudi, le très chaleureux Feels Like Summer se charge de sonner l'heure de la révolte. Au bout de ces deux minutes, la réaction se veut plus encourageante et c'est un groupe satisfait qui passe la vitesse supérieure en enchaînant des brûlots pop à l'énergie punk sans jamais trop en faire ni aller contre sa nature.
Fer de lance de la nouvelle scène power pop anglaise, la formation de Birmingham mise avant tout sur sa fougue juvénile pour compenser certains titres plus brouillons et pour s'attirer les faveurs d'une fosse tendant à se remplir à un rythme somme toute mesuré. Leur son se veut puissant et noisy, et si Junior Elvis Washington Laidley se révèle un peu trop sage derrière sa batterie et ponctuellement au clavier, Alexei Berrow et Kelly Southern font forte impression en partageant le chant tout en échangeant moult notes d'humour en direction d'un public tombant progressivement sous le charme d'un groupe qui lui était encore parfaitement inconnu une demi-heure plus tôt.
A l'image de leurs productions en studio, les chansons de Johnny Foreigner misent sur une certaine immédiateté ainsi qu'une durée ne dépassant que très rarement le cap des trois minutes. Si une poignée de fans interpellent le groupe à tout va, c'est grâce aux qualités de quelques singles certifiés tels que Salt, Pepper And Spinderella, Lea Room ou Criminals, mais aussi de titres encore inédits à l'heure actuelle (Ghost The Festivals, Security To The Promenade) que la roue tourne. Après une série de remerciements sans fin au public, à Dinosaur Jr, au promoteur de la soirée et, non sans humour, à Dieu, le groupe quitte la scène avec le sentiment du devoir accompli après trente-cinq courtes minutes et une petite douzaines de titres joués.

A la lumière d'une prestation aussi réjouissante, prenante et enjouée, il n'est point difficile de comprendre l'engouement que le groupe a connu lors de la sortie de son premier album, tout en espérant que son successeur, prometteur à la lueur des nouvelles compositions aperçues ce soir, ne suive la même route.