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Metronomy

Paris, Cigale - 16 septembre 2009

Live-report par Kris

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S’il s’agissait ici de la quatrième fois en moins d’un an que j’avais la chance de voir Metronomy, ce concert à la Cigale permettait de jauger de deux aspects : leur capacité à embrasser leur popularité toute nouvelle ; la qualité de leur nouvel line-up depuis le départ de Gabriel sous les cieux de Your Twenties. De nouveau affiché complet, comme lors de leur dernier passage au Trabendo au printemps dernier, les concerts des Anglais semblent jouir d’une côte de popularité assez sensationnelle.

Remplie mais encore loin d’être dense, la Cigale s’ouvre avec les français de Koko Von Napoo, dont la musique inspirée par la new wave nous rappelle à de lointains souvenirs d’éternels espoirs de la scène francilienne. Sans être fantastiques, les Koko Von Napoo auront au moins le mérite de ne pas être ridicule. Ce qui n’était pas forcément évident de prime abord, avec ce son cheap et piochant dans des ambiances synthétiques eighties que l’on s’efforce pourtant d’oublier. Néanmoins, grâce à une section rythmique forte et le travail d’une batteuse vive et cadrée, les embardées du groupe dans ces mélodies kitschs parviennent à prendre des entournures rappelant au loin les univers de Kas Product ou Taxi Girl.
Les Metronomy s’emparent dès lors de la scène, et métamorphosent un public désormais en transe dès les premières notes de My Heart Rate Rapid retentissant dans cette salle où ils sont désormais seules têtes d’affiches. Concernant le premier questionnement, le doute est vite levé. Le groupe, bien que peu expressif et se cachant derrière leurs chorégraphies bien huilées, prend un plaisir non feint face à un public enthousiaste. Plus communicatifs que les anciens, Jo et Oscar, les deux nouvelles têtes, Gbenga et Anna, montrent quant à eux une envie plus démonstrative. La majorité de la setlist est toujours issue de Nights Out – ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire – et l’apport de ces deux nouveaux membres semble à présent formellement intronisé.
Le changement le plus notable se fera surtout sentir grâce à la batterie d’Anna, qui remplace la pratique, mais limitée, boîte à rythmes. Si certaines chansons de Nights Out – composées en l’absence de batterie – gagnent en efficacité par ce martèlement élaboré (The End Of You Too, On The Motorway), les titres plus fins et délicats perdent en profondeur ; soit à cause du contraste désormais établi entre chansons rythmées et chansons plus lentes (Heartbreaker), ou tout simplement car la batterie détruit l’évolution de la composition (A Thing For Me). Deux nouveaux titres lascifs, l'ancien Trick Or Treatz, une heure de show, beaucoup de sueur, et puis s'en va.

Si l’ambiance était au rendez-vous – parfois trop, impressionnant le groupe lui-même – ce nouveau line-up nous oblige à dresser la liste de quelques constatations. Le groupe a changé, changeant ainsi la nature même de sa musique. Toujours aussi percutant, plus rock, plus traditionaliste dans ses formes, Metronomy semble à présent être devenu un groupe plus prêt à l’exercice de la scène, plus agréable à voir peut-être qu’à écouter.