exlovers

En l'absence de toute formation issue du concours CQFD, la soirée Inrocks Indie Club de ce mois d'octobre faisait malgré tout la part belle aux espoirs en conviant les jeunes pousses d'exlovers et les prometteurs Local Natives aux côtés de Peter Bjorn And John. Une triple affiche qui aura su, en dépit des errements des suédois, convaincre le difficile public parisien.

C'est ainsi que exlovers prennent place sur scène sur le coup de 20h pour ce qui constitue alors leur second concert en dehors des frontières du Royaume-Uni, vingt-quatre heures après un galop d'essai à Tourcoing. Si le jeune duo, rejoint depuis ses débuts par plusieurs musiciens, a su se faire un nom ces derniers mois suite à la sortie de deux singles et d'un EP convaincants, son aura reste encore limitée tout comme son aisance sur scène pour le moins imparfaite. Certes Peter Scott fait preuve d'une assurance naissante sous ses faux-airs de Peter Doherty, mais sa camarade Laurel Sills, presque apeurée, semble noyer ses craintes dans la bière après chaque titre.
A leurs côtés, une formation basique et discrète rassemblant guitare, basse et batterie... de quoi apporter une touche de puissance ou de profondeur à un répertoire souvent dominé par l'acoustique et des harmonies vocales travaillées. Toutes les compositions ne sont pas mémorables, mais la fraîcheur se dégageant de titres tels que You Forget So Easily ou Just A Silhouette, sans oublier le très relevé Weightless en clôture du set, permettent au groupe de marquer de leur empreinte le début de soirée.

Pressentis comme l'une des attractions du début d'année 2010, Local Natives sont indéniablement attendus le pied ferme par une importante frange du public présent ce soir à la Maroquinerie. Adeptes des poils à en voir les barbes ou moustaches dont sont affublés la plupart des cinq musiciens, les américains affichent d'emblée une forte identité visuelle qui plus est renforcée à l'écoute de leurs premières compositions. Certes la comparaison avec Vampire Weekend, Fleet Foxes ou Arcade Fire s'avère parfois un peu trop pesante, notamment dans le jeu de guitares ou l'utilisation du clavier, mais le résultat obtenu à grand renfort de chœurs ou d'échanges d'instruments tout au long du concert permet rapidement de justifier une réputation déjà flatteuse alors qu'un premier album est annoncé pour l'hiver à venir. Un concert achevé tambour battant sur Sun Hands , au propre comme au figuré, après qu'une légère baisse de régime symbolisée par une série de compositions plus dépouillées et moins complexes ait été relevée à mi-chemin. Avec un peu plus de bouteille, ces Local Natives seront à n'en pas douter un groupe à suivre dans les mois à venir.

Une soirée achevée dans un certain scepticisme avec les suédois de Peter, Bjorn And John. Si l'on ne peut enlever au trio le fait que Young Lovers soit une pépite haut de gamme et que les trois musiciens n'éprouvent aucune difficulté à emporter la mise sur scène, la qualité même de leurs plus récentes productions peut quant à elle être remise à cause. Une prestation qui aura malgré tout répondu aux attentes du fort contingent suédois apparu dans la salle, à défaut d'enfoncer le clou après deux premiers concerts réussis en début de soirée.