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HTRK
Fuck Buttons

Paris, Nouveau Casino - 23 octobre 2009

Live-report par Kris

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A peine quelques jours après la sortie officielle de Tarot Sport, les désormais très cotés Fuck Buttons faisaient un petit détour par la France, un an après leur précédente tournée. On a quelque peu fantasmé cette venue, au gré des innombrables écoutes répétitives et intensives de Surf Solar notamment. On imaginait les Anglais plus débridés, plus transcendants, ou au contraire, bien plus concrets et prenant à bras-le-corps un public en pâmoison. Tout, comme rien, n’était possible, lors de cette venue, à l’image de ce que fut finalement l’attente de Tarot Sport.

En guise d’entrée, seront présents les crépusculaires HTRK, formation londonienne se présentant de manière assez classique, trio guitare-basse-chant, mais déversant sans concession un spleen sombre et vindicatif. Lentes, parfois très lentes, les chansons de HTRK, bien que refroidissant les plus fines mœurs, interpellent parfois sur cette attitude passive-agressive notamment de Jonnine Standish, la chanteuse, incarnant une figure cold-wave, variant entre intensité du moment, et caricature désuète. Peu enthousiaste, le retour d’un public venu se faire vriller les tympas, était prévisible.

La différence se fera nette dès les premières notes de Surf Solar distribuées par Hung et Power. Un cran de volume au-dessus, les deux Fuck Buttons ne perdent pas de temps à démarrer, pour en prendre tout autant pour lancer les hostilités. L’intro se veut languissante et maîtrisée ; pour ne pas faire décoller ce public de suite. Il faut d’abord l’attiser, le chauffer petit à petit, en balançant ça et là des fausses pistes de décollage. Puis les choses prennent enfin forme. Hung et Power sont partis, tandis que retentit l’esquisse de Rough Steez dans les méandres de Colours Move, parfaite accalmie après ce début tonitruant.

Après une telle entrée en matière, il était presque naturel que les choses retombent. Et pourtant, on aurait voulu voir en ces martèlements tribaux l’amorce d’un véritable exode. Mais l’on ne sera qu’à demi-surpris de ne finalement pas avoir été surpris du tout lorsque se perd cette incandescence entrevue, dans un cœur de set où la maîtrise vint se substituer à une certaine folie. Les rythmes se cadencent moins, les amplitudes se font moins élevées, les enchaînements se font moins fluides, et pourtant, on s’en doutait. Il faudra attendre le fabuleux Flight Of The Feathered Serpent et sa routine drum’n’bass pour retrouver cet allant qui ne demandait qu’à s’exprimer.

Malgré un certain creux, lié à la qualité relativement moindre des morceaux du nouvel album, Fuck Buttons reste toujours une expérience musicale à l’intensité rarement atteinte de nos jours. Et ce ne sera pas le rappel sur Sweet Love For Planet Earth qui nous fera certainement mentir.
setlist
    Surf Solar
    Colours Move
    Rough Steez
    Olympians
    Bright Tomorrow
    Phantom Limb
    Space Mountain
    Flight Of The Feathered Serpent
    --------
    Sweet Love For Planet Earth
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