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Placebo

Paris, Zénith - 27 octobre 2009

Live-report par Emeline

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S'il fallait résumer en quelques mots l'état d'esprit qui caractérise Placebo en 2009, Battle Of The Sun, le titre de son nouvel album, serait sans doute le plus approprié. Car c'est bel et bien une bataille que le groupe à livré ce soir dans un zénith fébrile et bondé; un show efficace et rentre-dedans, électrique et pro, dont la maîtrise n'a eu d'égal que la détermination, la puissance et la notoriété des ses musiciens.

Après une relative bonne impression laissée par le set électrique et rythmé des Australiens d'Expatriate, le concert des Anglais démarre sur les chapeaux de roues : un grand voile blanc projetant le soleil de la pochette de Battle For The Sun occulte la scène pendant quelques secondes jusqu'à ce que Brian Molko et sa bande déboulent sur les premiers riffs de For What It's Worth. Le ton est donné : Placebo, cru 2009, veut imposer sa force, convaincre et toucher aussi bien musicalement que visuellement. Car scéniquement, le trio composé de Brian Molko au chant à la guitare, du bassiste Stefan Olsdal et du nouveau batteur ultra tatoué Steve Forest, a sorti l'artillerie lourde : pour ses nouveaux concerts, trois musiciens additionnels (deux hommes à la guitare et aux synthés, une jolie blonde au violon électrique et aux claviers)ont été recrutés et cinq écrans géants ajoutés.

Alors oui, les stars ont mis les formes, sorti leurs belles tenues (surtout Stefan, presque sexy dans sa veste serrée grise à paillettes) et leur plus belle mèche capillaire (confère le batteur et sa coiffure de boy band). Mais surtout, Placebo a séduit sur une majorité de titres : fédérateur sur Ashtray Heart et Breathe Underwater, convainquant sur les fins emportées de Battle for The Sun et de Devil In The Details (montrant un Brian Molko particulièrement investi dans son interprétation), électrique et sombre sur Kitty Litter ou déclencheur de folie sur le refrain FM de The Never Ending Why, Placebo ratisse large...

Il y a de la classe mêlée à une douce arrogance chez Molko(pourquoi diable, change t-il systématiquement de guitare toutes les deux secondes ?), une présence indéniable chez le grand et mince Stefan Olsdal, et un sacré paquet de testostérone chez Steve Forest à en juger sa frappe monstrueuse que pourrait bien jalouser Dave Grohl. Mais dans l'ensemble, c'est un grand sentiment d'unité qui règne au sein du groupe, comme le révèlera le célèbre Every You Every Me, que le public à tout sauf oublié.

Tout n'est cependant pas parfait (l'ingé-son aurait t-il parfois oublié qu'il avait aussi quelques synthés à sonoriser?), mais la teneur du show ne s'étiole que peu, Soulmates, Special Needs et Twenty Years restant seulement un peu en dessous... Il est 22h30 quand le groupe quitte la scène après avoir judicieusement choisi d'interpréter A Song To Say Goodbye pour clôturer son set. Cinq minutes plus tard, on le retrouve sur Bright Lights avant d'enchaîner tube sur tube sur la dernière demi heure, dont on retiendra notamment l'énergie juvénile de Special K à l'énergie éternelle, le rythme de Meds, la boucle électronique du trippant Taste In Men et, forcément, le riff culte de The Bitter End qui mettra le public de la fausse sans dessus dessous, le laissant, pour le coup, sur une fin plus fruitée qu'amère...