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The Twilight Sad

Paris, Scopitone - 2 novembre 2009

Live-report par Kris

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Soirée découverte pour moi ce soir au Scopitone, avec la découverte de cette nouvelle salle parisienne, fraîchement baptisée, ouverte sur ce qui était l’ancien Paris Paris. Mais surtout, c’était l’occasion de voir les écossais de Twilight Sad, venus présenter leur nouvel album Forget The Night Ahead. Double baptême donc. J’aurais juste souhaité éventuellement avoir des bouchons d'oreilles. Mais nous y reviendrons plus tard.

Pour débuter la soirée, les Parisiens de Centenaire ouvrent le bal. Le quartet et leurs nombreux instruments prennent ainsi beaucoup de place sur la petite scène du Scopitone. Peu d’espace pour se mouvoir, scène non surélevée pour les gens du fond ; tout cela ne semble pourtant pas gêner le moins du monde la petite troupe folk qui s'atèle à la tâche face à un public encore peu nombreux, mais attentif. Centenaire oscille entre folk-pop classique, accompagné d’ornements plaisants et discrets, et des envolées plus soutenues, aux influences expérimentales, mais restant toujours dans le domaine du compréhensible. Pas d’abstraction chez Centenaire, tout vit devant nos yeux, où les voix, les instruments, les mélodies s’entremêlent et s’entrechoquent à volonté. Un des défauts néanmoins du groupe est de peut-être avoir une pleine prise sur leur musique, empêchant les dérapages et se limitant par la même à des terrains parfois trop connus.

The Twilight Sad envahit le Scopitone. Il s’avère que j’ai eu un certain mal à les reconnaître. Arborant des looks de bad boys, James Graham et Andy MacFarlane se présentent crânes rasés, boucs apparents, ne laissant rien transparaître, les esprits concentrés sur le concert à venir. Des les premiers retentissements de guitare, le Scopitone aura vite montré ses premières limite. Avec un son aussi fort dans un espace aussi restreint, le volume est vite devenu insoutenable pour certains de ceux qui n’avaient pas prévu les protections adéquates. Plus dérangeant cependant, la voix de James Graham était complètement noyée sous les ruées de la batterie de Mark Devine, et assaillie par les cordes de MacFarlane. The Twilight Sad perdait alors la plupart des nuances, pourtant essentielle, de leur musique.

Mais pour mon baptême de feu, plus rien ne comptait. L’impassibilité de MacFarlane ne faisait que renforcer l’incroyable présence physique de Graham sur cette scène à taille humaine. A portée de main, l’obsessionnelle détresse de ce chanteur possédé est d’une puissance sans pareille. Alors, certes, les paroles de I Became A Prostitute, ou de la pourtant très belle That Summer, At Home I Had Become The Invisible Boy, furent inaudibles, il n’en fallait pas tellement plus pour ne pas se laisser submerger par une telle abnégation et une palpable angoisse. Forte. Prenante. Finalement, il n’en restera que ça. Une détresse infinie soutenue par des poussées de post-rock saisissantes, comme en témoignera l’ultime et plus beau titre des écossais, Cold Days From The Birdhouse, ode mirifique et poignante, qui conclura cette soirée de la plus belle (et bruyante) des manières.