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Soulsavers

Paris, Divan Du Monde - 5 novembre 2009

Live-report par Chloé Thomas

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Le Divan du Monde a fait peau neuve (une fois de plus), et c'est dans une salle encore en travaux et de ce fait peu accueillante que le public ne se presse pas plus que ça pour Soulsavers featuring Mark Lanegan.

Peut-être d'ailleurs faudrait-il écrire : Mark Lanegan accompagné par Soulsavers; le chanteur aux multiples projets, devenu indispensable sur le dernier album, Broken, est ici présent d'un bout à l'autre, et c'est heureux, d'abord parce que c'est sur son nom, avant tout, que le concert a fait quelques entrées, ensuite parce que la star, c'est lui, qu'il en est bien conscient et qu'il en joue même un poil trop. Mais il est vrai que, bordel, quelle voix ! Rauque, sentant le tabac à vingt mètres, mouillée au whisky et brûlante comme du Neil Young passé au white spirit. Autour de lui, des solos de guitare qui peuvent évoquer Ry Cooder, des choristes bluesy, un clavier qui se donne un genre de piano bar: difficile de croire que Soulsavers était au départ un duo électro, plus habitué à produire et à remixer qu'à jouer.

Et Mark Lanegan, donc, au centre, droit et blasé, la lumière tombant sur lui seul. La nonchalance fait sans doute partie de son style, mais il en fait ce soir un peu trop, enchaînant les titres comme s'il voulait en être débarrassé au plus vite et renvoyant à la foule une indifférence souveraine. Cela dit, il faut rendre justice à la qualité générale de ses interprétations et à la puissance de quelques titres qu'on verrait bien finir dans la Bande Originale d'un film de David Lynch (All The Way Down, par exemple). Les choristes, lorsqu'elles se surajoutent à Lanegan, semblent presque être de trop, en revanche, elles convainquent totalement lorsqu'elles prennent en charge quelques chansons à elles toutes seules, et on se dit qu'il faut être bien misogyne pour les reléguer comme cela dans un coin de la scène alors qu'elles sont, dans ces moments-là, chanteuses et non plus simples choristes.

Toujours sur le fil de la caricature (avec Death Bell, voix de crooner et piano honkytonk, on y verse carrément), l'ensemble ne prête pas à danser mais offre quelques moments rock'n'roll, notamment lors de la reprise de Jesus Just Left Chicago de ZZ Top. Le concert laisse pourtant un goût amer, puisque le manque de conviction était trop affiché de la part du groupe pour soulever réellement l'enthousiasme, alors que les chansons ont un potentiel énorme et évident. Mieux une prochaine fois?
setlist
    Ask the Dust
    Ghosts Of You & Me
    Some Misundersanding
    Jesus of Nothing
    Death Bells
    You Will Miss Me
    All The Way Down
    Paper Money
    Kingdoms Of Rain
    Spiritual
    Hit The City
    Rolling Sky
    Jesus Just Left Chicago
    Feels So Good
    ----
    Through My Sails
    Revival
photos du concert
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