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The Big Pink
Chew Lips

Paris, Boule Noire - 6 novembre 2009

Live-report par Fab

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Jour après jour, après moult annulations ces dernières semaines, l'édition 2009 du Festival des Inrockuptibles se révèle un peu plus chaotique. Ce vendredi soir, alors que la venue de The Big Pink en tête d'affiche d'une Boule Noire pleine à craquer s'annonçait comme l'un des temps forts de la semaine, ce sont des problèmes techniques qui ont mis à mal une partie du set des anglais.

Le début de la soirée débute malgré tout sous les meilleurs auspices avec les rémois de ThE bEwItChEd HaNdS oN tHe ToP oF oUr HeAdS dont la réputation grandissante en fait d'ores et déjà l'une des formations à suivre en 2010. Avec six musiciens sur scène, deux voix principales et trois autres assurant les choeurs à tout instant, chacune des chansons proposées prend rapidement une dimension épique s'ajoutant à un psychédélisme exacerbé. Si l'on pense tour à tour aux Beatles, Flaming Lips, Sleepy Jackson ou même à Arcade Fire lors d'une performance bluffante dénuée de batterie voyant l'ensemble du groupe se placer en front de scène, c'est une personnalité déjà bien établie dont fait preuve la petite troupe. De quoi prouver qu'il est encore possible de se placer en plus grand espoir de la scène française en misant sur la musique et non un look et une attitude.
La comparaison en est presque cruelle pour Chew Lips. Après une prestation honorable au printemps dernier lors d'une soirée Kitsuné, c'est une copie conforme que nous livrent ce soir les trois anglais. Certes Will Sanderson et James Watkins, placés chacun d'un côté de la scène, ne se font plus face, mais tout le poids de la réussite du concert repose une fois encore sur Tigs, petite blondinette faisant preuve sans cesse d'un certain charisme et d'une belle énergie. Sur une base nécessairement électronique viennent ainsi se greffer de temps à autres des rythmiques de basse ou guitare alors que le chant tantôt racoleur tantôt plus subtile de la meneuse au sourire charmeur est mis en avant. Après trente courtes minutes monotones, c'est avec leur premier single très réussi, Solo, que Chew Lips sauvent les apparences et quittent la salle sur une note positive.

Vient alors le tour de The Big Pink, et avec lui le début des ennuis. L'installation du matériel du groupe semble se dérouler sans accroc jusqu'à ce que la panne d'un des sampleurs de Milo Cordell ne vienne repousser le début du concert. Après une petite demi-heure de tergiversations et tentatives de réparation en tout genre, le groupe, pressé par le couvre-feu, se résout à monter sur scène pour lancer sa prestation. La tension est palpable sur le visage du fondateur du label Merok et les premiers titres se déroulent ainsi avec quelques tâtonnements. En dépit de ce constat, Too Young To Love ou Velvet ne pâtissent pas réellement de la situation, la puissance du groupe combinée à un réel mur du son, mais aussi les chœurs admirablement fournis par Akiko Matsuura derrière sa batterie, lui permettant de passer outre ces quelques désagréments.
Robbie Furze et Leopold Ross détendent alors l'atmosphère avec une éphémère bataille d'eau avant de reprendre le cours de leur show. Si l'acoustique de la Boule Noire démontre une fois encore ses limites, At War With The Sun ou Crystal Visions obtiennent sans difficulté l'approbation du public avant que le groupe ne se voit obligé à écourter son set à la demande du régisseur de la salle... de quoi provoquer un énervement difficilement contenu de la part de Robbie Furze. En guise de final donc, le seul Dominos, rageur et lourd, devenu en l'espace de quelques semaines le titre phare du duo.

The Big Pink auront au final fourni une prestation de qualité en dépit du handicap imposé, de quoi espérer le meilleur lors de leur retour au Nouveau Casino le 28 janvier 2010.