The Rifles

Si nos quatre compères de The Rifles restent toujours plutôt sereins dans leur jeu, il n'en va pas de même pour le public. En effet, nous retiendront de cette soirée (peut être est-ce malheureux, surement même...) ce public survolté, qui, il faut le dire, ressemble d'avantage à un clan de supporters du Paris Saint Germain (ce dont ils ne se cachent d'ailleurs pas..) qu'à des amateurs d'un groupe comme The Rifles. Nous nous interrogeons encore sur ce phénomène... Mais peu importe, les Rifles en envoient dans tous les sens, et nous aimons ça.

Les voila qui se lancent et nous avec, ne pouvant s'empêcher d'être pris dans cette foule. Ayant déjà jeté un œil sur la setlist, nous constatons qu'elle n'est dès le départ pas respectée. Car, en effet, pas de Local Boy ! Ils attaquent, et plutôt fort, sur She's Got Standards, extrait de leur réussi premier album No Love Lost. Nous sommes alors tout de suite plongés dans une première partie pleine de riffs de Rifles à coup du célèbre Great Escape et autres classiques du genre qui donnent un coup de foudre à ce début de soirée.
Voila déja une demi-heure que nous sommes dans cette ambiance d'un rock plein d'électricité et il semble être venu le temps d'une accalmie, c'est alors en compagnie de leurs guitares acoustiques que notre droitier et notre gaucher de guitaristes vont nous offrir une version d'un morceau de chacun de leurs albums. La logique ne faisant pas toujours foi, voilà For The Meantime, de leur second album The Great Escape, suivi dans la foulée par Spend A Lifetime, extrait de leur premier album cette fois-ci. Des versions qui sont des plus agréables, il faut l'avouer, mêlant puissance de paroles et délicatesse des cordes. Ainsi, le public retrouve quelques instants de calme, profitant presque silencieusement de leurs adorés Rifles.

Le répit terminé, les guitares électriques sont de retour et c'est sous un délai que l'on peu qualifier de bref que l'ambiance survoltée se remet en marche pour une vingtaine de minutes. Ce sont Science et autres Toe Rag qui s'y collent et c'est plutôt réussi; nous ne nous arrêtons plus, nous sommes pris par les voix, les sons, et toujours ces profondes paroles que l'on apprécie tant chez The Rifles, d'autant plus quand on remarque une paupérisation généralisée dans les textes de certains groupes.
Déjà une heure de jeu, les voila qui s'éclipsent, laissant place à un "We love you Rifles we do, Oh Rifles, we love you!" désormais traditionnel aux concerts de nos camarades. Ils se font attendre, laissent le public les appeler, scandant ce slogan riflesien encore et toujours. Puis, enfin, on voit réapparaitre des backstages le visage de Robb Pyne, bassiste, suivi de prés par ses compagnons de scène.
Le temps d'un superbe Narrow Minded Social Club, d'un décharné The General et voilà la fin qui s'annonce ! Ce sera sur Romeo & Julie qu'un dernier pogo, peut-être le plus furieux de la soirée, se remet en place. Certains montent sur scène, rejetés gentiment puis férocement par le tour manager du groupe, mais rien ne peut calmer notre public fou, qui ne lâche pas la partie, remontant de nouveau, cette fois, encore plus enjoué, cherchant à rester là encore et toujours et c'est à coup de renfort qu'une tierce personne arrive, en bon médiateur, à calmer cette foule. Mais tout ira finalement pour le mieux malgré ces instants rock'n rollesques et hooliganesques qui auront pimenté d'une drôle de façon cette fin de set.

Pour leur retour parisien, The Rifles ne nous ont pas déçu. Ils ont, encore une fois, eu le talent de donner des coups de tonnerre à tout va. La Boule Noire ne s'en remet pas et nous non plus. Un concert puissant et bruyant qui, même s'ils ne sont pas encore les plus purs spécialistes du genre, sont bien partis pour gagner du galon. Ils nous confirment ce que nous avions déjà annoncé à leur propos lors de leur concert d'il y a quelques mois seulement au Nouveau Casino : ce ne sont pas les atouts qui manquent à The Rifles et ils en ont plus d'un dans leur mécanisme de précision.