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Cornershop

Paris, Maroquinerie - 1er décembre 2009

Live-report par Fab

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Auteurs il y a quelques semaines d'un nouvel album, Judy Sucks A Lemon For Breakfast, après sept années de silence, Cornershop achevaient cette semaine à la Maroquinerie une courte tournée européenne les ayant menés de la Belgique à l'Italie en passant par l'Autriche ou la Belgique. Un concert donné face à un public réduit mais renforcé par les nombreuses connaissances de leur première partie du soir, Sh*t Browne.

Très en vue depuis plusieurs mois à Paris, les cinq locaux ne mettent pas plus de quelques minutes avant de prendre leurs aises et d'apporter la preuve de leurs qualités. Si leurs influences, probablement à chercher du côté de Manchester auprès d'Oasis ou New Order, voire même Kasabian ou Primal Scream, sont parfois trop présentes, leur mélange de rock psychédélique et d'électronique s'avère des plus convaincants et entraînants. En dépit de quelques longueurs et d'un chant parfois éreintant, la prestation d'une quarantaine de minutes proposées par Sh*t Browne reste une belle satisfaction. Un groupe à suivre, assurément.

Une attente d'une courte demi-heure attend alors le public, accompagnée par une bande son faisant la part belle à la musique traditionnelle indienne... ainsi qu'à un classique de la chanson française, Les Champs-Elysées de Joe Dassin ! Lorsque les lumières s'éteignent, une nouvelle bande sonore plus électrique prend le relai tandis que les musiciens prennent place sur scène et se greffent chacun à leur tour sur ce morceau d'introduction jusqu'à l'arrivée du maître de cérémonie, Tjinder Singh. Un bref salut à la salle s'ensuit avant que les sept musiciens ne débutent leur set avec un impeccable Lessons Learned From Rocky I To Rocky III.
A l'image de cette première composition, chaque titre est restitué fidèlement à sa version studio, l'absence de cuivres ou de chœurs étant le plus souvent compensée par des samples, certes discret, alors que pas moins de deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un claviériste et un indispensable joueur de cithare se côtoient et affiches moult sourires... tandis que Tjinder Singh, parfait vocalement mais visiblement crispé, semble préoccupé, allant jusqu'à se retourner vers son claviériste à de nombreuses reprises. Une attitude surprenante qui, couplée à un manque de communication et quelques approximations, empêche l'ambiance de réellement grimper alors que le public majoritairement composé de trentenaire semble prêt à se laisser aller à l'image de quelques hippies excités et installés dans les premiers rangs.
Le concert en lui-même ne dure ainsi qu'à peine plus d'une heure, sans rappel, mais avec un jam final prolongé durant près de vingt minutes après que la majorité des titres les plus populaires du groupes. On pourrait notamment citer l'imparable et très attendu Brimful Of Asha ainsi que les récents The Roll Off Characteristics (Of History In The Making), Who Fingered Rock 'n' Roll ou Judy Sucks A Lemon For Breakfast, tous représentatifs de l'univers soul, psychédélique ou plus rock, mais toujours teinté des sonorités indiennes, ayant fait le succès de Cornershop.

Venus réparer l'injustice que constituait leur longue absence en France, Cornershop ont su se montrer séduisants par intermittence en dépit de certaines limites liées au groupe en lui-même et d'une ambiance en demi-teinte. En espérant que ce concert ne sera pas le dernier de Tjinder Singh et sa bande !