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Tom McRae

Paris, Maroquinerie - 31 mars 2010

Live-report par Roseline

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Alors que son nouvel album Alphabet Of Hurricanes est sorti en février dernier, le songwritter à la voix d’ange, Tom Mcrae, était cette semaine en concert à la Maroquinerie pour le plus grand plaisir de ses fans qui ne l’avaient pas vu sur scène depuis trois ans.

A 20h, c’est le texan Brian Wright qui monte sur scène pour chauffer la salle. Cette première partie ne nous est pas inconnue, puisqu’il s’agit du guitariste officiel de Tom McRae. Brian n’a besoin que de sa guitare et d’un harmonica, pour nous faire voyager dans un univers folk, entre Bob Dylan et Bruce Springsteen. Douceur et légèreté sont les maîtres mots de la soirée, en témoigne le premier titre, Radar.
La musique de l’américain a beau être parfois mélancolique, son humour rend l’atmosphère détendue et gaie. Entre les stéréotypes du texan possédant plusieurs armes, des plaisanteries sur Tom Mcrae et ses langoureux baisers ou encore son passé amoureux avec Mrs Rosenthal, Brian sait charmer le public. Rires, applaudissements, participations vocales, le public de la Maroquinerie joue le jeu avec plaisir. Et c’est avec encore plus de joie que les spectateurs voient Tom Mcrae et Sally Jaye rejoindre le texan sur scène, pour le titre Goldfish.
C’est avec tristesse que nous voyons Brian quitter les lieux après nous avoir fait profiter de sa musique agrémentée de banjo, de guitare et d’harmonica pendant quarante-cinq minutes. Le jeune homme sera applaudi jusqu’à son retour en coulisse, ainsi que quelques minutes plus tard, lorsqu’il installera les guitares de Tom Mcrae.

A peine le temps de se poser et de digérer la jolie musique qui nous a été servie que les lumières s’éteignent de nouveau. Les premiers rangs se resserrent, mettant les photographes en difficulté, les applaudissements fusent et les fans poussent leurs premiers cris. Tom McRae entre sur scène, accompagné par ses musiciens. Un salut timide et le show commence avec le titre éponyme de son nouvel album, Alphabet Of Hurricanes.
Mélange des genres ce soir, entre une pop douce et intimiste (Walking To Hawaii), et des titres folk plus énergiques (One Mississippi), Tom ayant déjà prouvé par le passé qu’il n’était pas uniquement un chanteur « mélancolique ». Heureusement pour nous, le britannique ne surfe pas toujours sur la même vague et sait se renouveler, profitant des talents de ses musiciens pour nous faire voyager d’un style musical à un autre.

Alors que pour les deux premières chansons, seuls quelques fans des premiers rangs fredonnaient les paroles, sur Karaoke Soul tout le monde participe, les bras levés et le hurlement facile. C’est le premier titre à récolter les suffrages, mais ce ne sera pas le dernier. En effet, il suffit de quelques accords de guitare de End Of The World News (Dose Me Up) pour que la salle tremble et applaudisse à l’unisson. Tom, imperturbable, chante de sa voix toujours très douce, ses musiciens entrant en scène les uns après les autres. L’anglais, jusqu’alors si sérieux, s’arrête soudain, et demande au public de se séparer en deux afin de chanter avec lui. Une partie se voit attribuer le très facile « this is the end of the world news » alors que l’autre partie a la dure tâche de chanter l’intégralité du refrain. Très pince sans rire, Tom remarque que la première portion du public chante bien mieux et connaît les paroles. Il s’avère également que cette même partie de fans applaudit avec plus de chaleur et de talent que l’autre partie. De l’humour anglais, très certainement.
Quand il s’agit de faire participer son public, le songwritter sait y faire. C’est en effet au tour de Still Love You d’être chantée par les spectateurs, et, puisque l'on parle d'amour, avec cœur s'il vous plait. Tom demande donc à chacun de regarder son voisin tout en entonnant les paroles du refrain, afin que cela soit plus crédible. Et tant pis pour ceux qui sont ici en rendez-vous galant, il faut tout de même jouer le jeu, quitte à se faire plaquer par la suite.

L’anglais navigue avec beaucoup de facilité entre plaisanteries et guitare acoustique ce soir. Il n’a pas fini de faire rire ses fans, en témoigne ses jeux de mots sur son nom. Nous avons le droit à des mcrayons, la mcradio et surtout, une tombrella, qui sera par ailleurs en vente à la sortie du concert pour la modique somme de 15€. Et entre une tombrella et un Under My Umbrella, il n’y a qu’un pas, que Tom franchit allègrement son banjo à la main, pour le plus grand plaisir des spectateurs, hilares.
Il est 22h15 et le concert touche à sa fin sans que l’on ait vu le temps passer. L’ambiance est douce, légère et drôle, grâce à l’humour du charmant britannique. Tout le monde s’amuse, que ce soit sur scène ou dans la fosse. Une parfaite osmose entre Tom et ses musiciens règne, rendant le spectacle d’autant plus agréable. Il n’est donc pas surprenant d’entendre les fans hurler et applaudir à tout rompre, réclamant le logique rappel. Tom remonte donc sur scène, mais seul cette fois. Après un instant d’hésitation, il enlève le jack de sa guitare et débute Bloodless, sans micro, au plus proche des premiers rangs. En quelques secondes seulement, le public de la Maroquinerie chante avec lui dans un ensemble parfait. Cela semble toucher profondément le chanteur, qui sera même incapable de parler pendant les minutes qui suivent. L’intensité de ce moment dure encore, alors que les premières notes de The Boy With The Bubblegun retentissent, avant de clore en douceur le concert, à 22h30.
Difficile de faire arrêter les applaudissements des fans, pour qui deux titres en rappel ne sont pas suffisants. Tom, bon prince devant un tel accueil, joue le jeu et nous propose Ghost Of A Shark, accompagné une dernière fois par ses musiciens. C’est donc avec un « I’m gonna leave any minute » que Tom Mcrae sort de scène, acclamé par les spectateurs, avec, on en est presque sûr, une larme au coin des yeux.

Il toujours émouvant d’assister à pareille démonstration d’amour d’un public pour son artiste, ce qui rend certains concerts plus doux que d’autres. Mais avec le talent et la personnalité de l’artiste présent à la Maroquinerie ce soir, cette tendresse du public est tout simplement justifiée. Et pour une prochaine soirée pleine de douceur, rendez-vous le 12 octobre à la Cigale.
setlist
    Alphabet Of Hurricanes
    Me & Stetson
    Karaoke Soul
    The Summer Of John Wayne
    End Of The World News (Dose Me Up)
    Please
    American Spirit
    A & B
    Walking To Hawaii
    One Mississippi
    Still Love You
    Silent Boulevard
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    Bloodless
    The Boy With The Bubblegun
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    Ghost Of A Shark
photos du concert
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