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Laura Marling

Paris, Flèche d'Or - 7 avril 2010

Live-report par Roseline

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Voilà deux semaines que le second album de Laura Marling, I Speak Because I Can, est sorti, et à en juger par la longue file d’attente à l’extérieur de la Flèche d’Or, c’est un succès total. Les fans sont au rendez-vous, prêts à retrouver sur scène la jeune anglaise qui a bien grandi depuis son premier album, sorti en 2007.

A 21h, après une attente de plus d’une heure, ce sont les Parisiens de Erevan Tusk qui entrent en scène, avec la dure mission de chauffer un public venu en masse pour Laura Marling. Pop douce et folk sont de mise, pimentées ça et là par trois guitares, qui, heureusement pour nos oreilles, ne rendent pas l’ensemble assourdissant. L’ensemble est agréable et bien rythmé, relevé par des petits mots de remerciements des membres du groupe.
Sur One Of These Days, les musiciens encouragent les spectateurs à participer en frappant des mains. Le public joue timidement le jeu, trop occupé à discuter et boire un verre au bar. Le temps d’une chanson, un ukulélé fait son apparition entre les mains de Julien pour un titre plus festif que l’ensemble du set. Ce dernier prend par la suite le micro sur Cassidy, pour le plus grand plaisir des quelques fans amassés au premier rang. Les garçons d’Erevan Tusk nous quittent sur King Of The Carrot Flowers, une reprise du groupe folk américain Neutral Milk Hotel dont ils sont fans. Une jolie façon de clore un show pour lequel le public aura malheureusement été peu attentif.

A peine le temps de se rafraichir au bar que les lumières s’éteignent, peu avant 22h, laissant apparaître les charmantes suédoises de First Aid Kit. Les deux sœurs sont sobrement accompagnées d’une guitare, d’un clavier et d’un instrument étrange, entre l’accordéon et la guitare. S’en suivent des titres extrêmement doux, rappelant la musique de The Moldy Peaches ou de The Mamas & The Papas. Leurs voix, tour à tour haut perchées et graves, nous font naviguer dans une folk fraîche et légère, à l’image des deux chanteuses.
Il faut attendre le second titre, Hard Believer, pour que les jeunes filles ne prononcent quelques mots de français, remerciant notamment Laura Marling de les avoir invitées sur sa tournée. Nous aurons également le droit à Tiger Mountain Peasant Song, une reprise des Fleet Foxes dont Klara est tout particulièrement fan. Il est 22h30 lorsque les jeunes filles quittent la scène, après nous avoir présenté l’ensemble de leur premier album, The Big Black And The Blue, avec notamment Heavy Storm, Ghost Town et, pour finir, I Met Up With The King.

Il fait extrêmement chaud dans la salle de la Flèche d’Or et la trop longue attente comment à sérieusement se faire sentir pour les courageux arrivés à 19h. Les fans s’agitent et réclament Laura a tout va. Mais il faudra attendre 23h pour que la jeune et jolie anglaise débute son show, accompagnée de ses musiciens, dont une joueuse de violoncelle.
Devil’s Spoke, premier titre joué en live ce soir, figure bien évidemment sur le dernier album de Laura Marling. S’en suit Hope In The Air, sur laquelle le batteur sort son banjo, sans lâcher pour autant ses percussions, accompagnant ainsi l’anglaise sur un titre épuré et aérien, un brin sombre. Laura s’excuse d’avance du risque de raté sur un titre qu’elle n’a écrit que deux jours auparavant. Mais c’est sans compter l’enthousiasme de ses fans, qui, ravis d’une telle exclusivité, accueillent le nouveau titre avec beaucoup de chaleur. La jeune chanteuse remercie timidement le public de petits sourires et hochements de tête, tandis que ses musiciens quittent la scène.
C’est donc seule que Laura nous interprète une reprise de Neil Young, dont sa maman a toujours cru qu’elle avait écrit les paroles, pour le plus grand amusement de la jeune femme. En effet, The Needle And The Damage Done parlant d’addiction aux drogues, et plus précisément à l’héroïne, il serait étrange, pour ne pas dire inquiétant, qu’une petite fille puisse avoir écrit les paroles. Une telle déclaration fera bien rire les fans, et c’est dans cette bonne humeur ambiante que le show se poursuit, avec notamment l’adorable break de Night Terror, siffloté par l’anglaise avec forces mimiques. Cela lui vaut rires et applaudissements en pagaille de la part des spectateurs, ravis du spectacle et de l’attitude détendue de la chanteuse.

Les musiciens reviennent prêter main forte à Laura sur le très doux Goodbye England (Covered In Snow), nous donnant l’impression un instant d’être nous aussi à la fenêtre d’un charmant cottage anglais, admirant les flocons de neige volant dans la campagne. C’est à la fin de ce titre que la jeune femme nous présente ses compagnons de scène, ceux qui l’accompagnent sur les routes et lui ont permis de réaliser un album plus profond et diversifié que le premier, sorti il y a près de trois ans.
On sent bien que la fin approche, et les fans veulent en profiter encore un maximum. Ces-derniers chantent donc en cœur sur les derniers titres, et en particulier sur Alas I Cannot Swim et My Manic & I, attendus avec impatience et acclamés comme il se doit ce soir. A minuit pile, Laura et ses musiciens sortent de scène après nous avoir interprété le titre éponyme du dernier album, I Speak Because I Can. Pas de rappel pour ce soir, un bref salut et les lumières se rallument. Abrupte comme fin de concert, sans doute du à l’heure tardive de cette programmation. C’était une jolie soirée poétique qui nous a été servie, malgré les petits soucis d’organisation et la chaleur difficilement supportable. Fort est à parier que d’ici quelques années, nous retrouverons une Laura Marling aussi fraîche et douce que ce soir, avec, on l’espère, toujours son humour mutin et plus d’assurance sur scène.
setlist
    Devil's Spoke
    Hope In The Air
    Rambling Man
    Ghosts
    Blackberry Stone
    Failure
    The Needle And The Damage Done
    Night Terror
    Rest In My Bed
    Made By Maid
    Goodbye England (Covered In Snow)
    Alpha Shallows
    Alas I Cannot Swim
    My Manic And I
    I Speak Because I Can
photos du concert
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