Trois années après son dernier passage en France, et après avoir récemment marqué les esprits avec l'excellent
Coconut, le trio londonien Archie Bronson Outfit poursuivait sa tournée française à la Maroquinerie de Paris en ce mercredi 14 avril, bien accompagné qui plus est par les attachantes Peggy Sue en première partie. Récit d'une soirée dont la tension n'aura cessé de grimper au fil des minutes.
Parfaites inconnues en France en dépit d'un premier passage aux côtés de Blood Red Shoes en fin d'année 2008, Rosa Rex et Katy Klaw, aka
Peggy Sue, sont ce soit accompagnées par un batteur afin de présenter leur album
Fossils And Other Phantoms fraîchement publié chez Wichita Recordings. Peu à l'aise face à une salle à moitié remplie seulement sur le coup de 20h15, les deux anglaises font malgré rapidement preuve de belles qualités vocales, leur duo fonctionnant à merveille durant une courte demi-heure.
Le plus souvent armée de guitares, la paire multiplie les changements d'instruments pour apporter une diversité bienvenue à sa musique folk. L'accordéon est ainsi à l'honneur à plusieurs reprises, notamment sur le récent single
Yo Mama, alors que des percussions supplémentaires s'invitent de temps à autre. Les harmonies de Peggy Sue sont tantôt touchantes tantôt plus enlevées, et si la timidité des jeunes filles fait naître une certaine distance vis à vis du public, chaque titre est ponctué d'applaudissements polis et mesurés. Un set bien huilé, homogène et prenant, conclu de belle manière par
Watchman et
Salt Water.
Trente minutes plus tard, le public a répondu présent et s'est amassé dans la Maroquinerie. Les lumières s'éteignent alors qu'un proche du groupe s'installe seul derrière un clavier de fortune, interprétant une lente et interminable introduction durant de longues minutes. Alors que la salle semble s'impatienter, l'ensemble du groupe prend enfin place et se présente affublé de toges aux couleurs psychédéliques dont ses compositions semblent elles aussi plus teintées que jamais. Le ton est donné d'emblée et le groupe lance immédiatement son set avec
You Have A Right To A Mountain Life/One Up On Yourself. Un mur du son se dresse face à nous, la présence d'un quatrième musicien en charge des synthétiseurs, effets sonores divers et variés et instruments électroniques y jouant un rôle important alors que Mark Cleveland martyrise sa batterie avec un bel entrain.
A l'image de leurs accompagnatrices, les londoniens limitent ce soir la communication à son strict minimum durant une première moitié de concert intégralement consacrée à leur dernier album en date.
Hoola et
Shark's Tooth font ainsi dodeliner les têtes,
Magnetic Warrior déverse un torrent de décibels et de reverbs, mais c'est bel et bien avec un furieux
Wild Strawberries qu'Archie Bronson Outfit assomment la salle et démontrent la nouvelle dimension prise depuis quelques mois. Certes
Dead Funny et
Islands sont injustement laissés de coté, mais
Dart For My Sweetheart et
Harness (Bliss), après un
Chunk décalé aux accents funky, maintiennent le même rythme jusque durant les dernières secondes. Le rappel, moins intense, est alors une formalité avant que les lumières ne se rallument un peu trop rapidement au bout de soixante-dix minutes.
Et si 2010 était enfin l'année d'Archie Bronson Outfit ? Auteurs ce soir d'une prestation magistrale, les trois barbus semblent enfin arrivés à maturité !