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Wave Machines
Citadels

Paris, Nouveau Casino - 20 avril 2010

Live-report par Julien Soullière

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Résumé de l’épisode précédent : une demi-heure de retard. Cette fois-ci, je suis là trop tôt. Ce soir, c’est au Nouveau Casino, une nouvelle fois,.

Je suis le premier dans la salle pour cette nouvelle édition de la soirée Custom et me sens un instant bêtement privilégié : dans la pénombre et la poussière, les membres de Citadels s’empressent de finaliser les derniers détails. Ils sont les premiers à entrer sur scène ce soir. Dans la moiteur ambiante, de part et d’autre de moi, ils vont, viennent, cherchent une malle, demandent l’aide d’un technicien, observent la salle en silence. De l’envie, de l’anxiété aussi. Forcément. Jamais facile d’ouvrir les hostilités. Et il y aura du monde ce soir, le show affiche complet.
Il est 21h15. La salle se remplit. La lumière s’éteint. Accompagnés de leur batteur, Lucy, Bramble et Jimmy entrent dans l’arène. Clairement, ils sont là, quelque part entre The Flaming Lips, The Unicorns, MGMT peut-être aussi, et tous ces groupes qui donnent dans le revival 80’s. Clairement, ils ne se démarquent pas vraiment. Mais voilà, les bougres sont éminemment sympathiques, assurément enjoués, et leur musique suffisamment entrainante pour convaincre la foule. Et puis, ils possèdent un hymne imparable, leur très justement choisi nouveau single, The Chemical Song. Dans l’assemblée, ça se trémousse, ça a les yeux qui pétillent, ça se regarde et ça se sourit. L’espace de leur demi-heure, les anglais sauront également calmer le jeu pour nous proposer ce qui restera surement comme le plus beau moment de leur prestatio n: un a cappella, porté par une Lucy toute en délicatesse et en en fragilité, qui, crescendo, se conclura par la force des instruments.

La première partie de la soirée se termine. L’éclairage se fait plus prononcé. Juste le temps de se rafraichir et, pour la salle de se remplir que celle-ci se replonge dans l’obscurité : Darwin Deez et ses acolytes entrent en piste. A l’heure prévue. Et en dansant. Car c’est bien sur une chorégraphie d’inspiration « street dance » que les new-yorkais rejoignent leurs instruments, le sourire en coin, visiblement ravis d’être là. L’exercice sera d’ailleurs répété. Entre la dégaine de hippie mal dégrossi du chanteur, les interludes de danse hip-hop et les teintes power-pop/funk des chansons, c’est tout simplement New-York qui, à cet instant là, se produit devant nos yeux.
Un set multiculturel, multiracial, suintant la ville-monde américaine par tous les pores. Un monde haut en couleur où être artiste signifie savoir chanter, danser, faire rire. Être complet, en somme. Se faire plaisir tout en faisant plaisir. Une très belle performance, encouragée et applaudie. Le moment de la soirée, pour sûr. Dans la salle, plus que des sourires, des rires. Avant hésitants, certains se laissent maintenant aller à de véritables pas de danse. La salle se désinhibe à mesure que la chaleur monte. « We wan’t you! » Aucun souci, « you got us! ».

L’éclat de la prestation yankee ne trouvera cependant pas écho dans celle de la tête d’affiche. Non pas que les Wave Machines ont été décevants, loin de là. En forme, ils ont assuré un set qu’on ne prendra pas trop de risques à qualifier de « carré ». Du boulot de bon artisan. Mais quand on connait l’univers des anglais, quand on a été autant charmé plus tôt dans la soirée, on se dit que tout s’est révélé un peu terne. Pas assez fou. Trop cadré. « Where is my punk spirit? » se demande le groupe sur un de ses titres. Bonne question, aucune réponse.
Passée la mise en jambe You Say The Stupidest Thing, le combo passe aux choses sérieuses et électrise son show. L’occasion de maintenir la foule en éveil jusqu’au grattage de cordes final, de la faire se trémousser, chanter aussi. Sans trop de mal d’ailleurs, personne, dans l’assistance, n’étant pas là par hasard. Les gammes parfaitement révisées, le public, tel une hydre, fait corps unique, comme pour mieux permettre à chacun et chacune de hocher la tête et de s’essayer aux refrains. Carton plein lorsque sont joués des titres tels que I Go, I Go, I Go ou Keep The Lights On. Moins emballant au contraire le moment acoustique cousu main, terriblement banal.

Un rappel plus tard, les lumières se rallument. Direction la sortie, puis le métro. Ce soir, la bonne surprise est venue d’outre-Atlantique. USA : 1 - UK : 0,5 (restons gentlemen). On attend avec impatience le prochain round.