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These New Puritans

Paris, Point Éphémère - 29 avril 2010

Live-report par Chloé Thomas

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Petite salle bondée, atmosphère enfumée, lumières énervées, et un chanteur aux airs mystiques qui scande ses textes sur un fond de bassons épiques et de batterie apocalyptique : Berlin années quatre-vingt ? Non, le Point Ephémère 2010, et These New Puritans en grande forme.

On commence avec We Want War : l'ouverture des hostilités est on ne peut plus explicite, d'autant que les flashs agressifs qu'on nous envoie par-dessus les tambours de guerre créent une atmosphère des plus belliqueuses. Tout cela sonne un peu adolescent, gothique attardé, et les musiciens ont l'air si jeunes ,en effet, qu'un instant on peut craindre de s'être égaré dans une réunion de lycéens metalleux. Mais le scepticisme face à ce déferlement de noirceur ne résiste pas au charisme de Jack Barnett : serein, puissant, visiblement habité par sa musique, il n'a rien du gamin poseur qu'on avait peur de voir débarquer.

La guitare est rare et ce sont plutôt les ficelles du hip-hop qui sont utilisées, de façon paradoxale, pour servir la construction d'une ambiance oppressante avec un jeu d'échos et un débit de voix poétique et désespéré. Bien sûr, le désespoir, c'est toujours un peu « too much » sur scène, et inévitablement, These New Puritans sentent parfois légèrement le cliché. Mais ce qui les sauve, c'est qu'on est effleurés, en les voyant, du sentiment d'une nécessité, d'un besoin impérieux de jouer, qui suffit à les pousser au-dessus du lot. Et puisqu'on a ici affaire à un mystique, on pourrait même trouver au chanteur quelque chose de Nick Cave jeune, en beaucoup plus superficiel, mais quelque chose qui est là en sourdine.

Mauvaises graines pas bien dangereuses, These New Puritans concluent avec Infinity ytinifnI, bouclé et rebouclé tandis qu'un stroboscope le double d'effets d'optique, un show très convaincant et calibré à merveille pour une petite salle un peu crade dans le coin de Paris qui, avec ses canaux et son métro aérien, ressemble le plus à Berlin.