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The Courteeners

Paris, Flèche d'Or - 12 mai 2010

Live-report par Julien Soullière

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Un verre, deux verres, trois verres… si j’avais su. A peine arrivé à la Flèche d’Or, j’apprends que les premiers accords de la soirée ne parviendront à mes oreilles qu’une bonne heure et demie plus tard. Fantastique...
Escale au bar, d’accord. D’un pas rapide, je traverse la grande salle et pénètre dans l’annexe : idée peu originale à en croire le nombre de divans déjà occupés. Je trouve néanmoins un endroit où m’asseoir, et c’est confortablement installé que je me laisse aller à la discussion. Par delà les grandes baies vitrées, une végétation abondante et sauvage, une ancienne voie ferrée, des gamins qui se chamaillent. Une vision somme toute assez amusante de Paris.
L’attente commence à se faire longue. De temps à autre, je jette un œil vers la salle principale : elle se remplit, tant bien que mal. Concentrée au bar, la foule délaisse les abords de la scène, accentuant ainsi l’impression de faible affluence. Et puis, enfin, l’annexe se vide de ses occupants. Les lumières viennent de s’éteindre. Les premières ombres apparaissent sur scène.

Pour sur, les She’s A Boy ont les idées « rock », mais surtout larges. Riche et à vocation populaire, leur musique évoque aussi bien les plages californiennes, que l’Australie made-in AC/DC et le blouson de cuir de Liam Gallagher. They Won’t Tear Us Appart, Five Years, 20 Miles From You... autant de titres que d’influences digérées, autant de hits FM en puissance que de preuves de leur savoir-faire technique. Le pendant négatif de ce grand écart musical étant qu’il devient difficile de trouver son compte à chaque fois. Qu’importe, car portés par un chanteur gentiment barré et une sono claire et puissante, les français de She’s A Boy signent ce soir un set énergique, non linéaire et suffisamment stimulant pour s’accorder les faveurs de parisiens plutôt disciplinés.

Acte 2. Les regards se tournent vers l’Ouest lorsque vient le moment d’accueillir les californiens de Princeton. « Timidement » ne s’appliquant évidemment pas à un groupe d’américaines déchainées, qui, durant le concert, s’adonneront à quelques private jokes avec le chanteur. Le set, d’une durée égale au précédent, sera aussi moins convaincant. Changement d’ambiance. Très concentrés et moins fantasques que leurs prédécesseurs, les jeunes musiciens livrent des compositions intéressantes, mais qui, mises bout à bout, constituent un ensemble trop monotone pour espérer séduire. Dans l’assistance, on n’hésite d’ailleurs pas à rejoindre le bar où à se diriger vers l’annexe. Si les deux derniers morceaux joués se révèlent plus stimulants, à aucun moment je ne serai entré dans l’univers des américains. Dommage.

C’est long, très long. Le foule s’impatiente, les techniciens se démènent autant que faire se peu. L’attente devient crispante. Il est déjà tard et l’ombre du dernier métro commence à planer au dessus des têtes Et puis, la libération : The Courteeners entrent sur scène. Introduction très britpop avec le titre Cavorting, balancé à une foule plus fournie qu’en début de soirée. Le groupe continue sur sa lancée en enchainant coup sur coup Acrylic et Good Times Are Calling, eux aussi issus du premier album des mancuniens. Dans l’assemblée, on gagne en intensité et les anglais présents donnent de la voix. Falcon s’invite enfin à la soirée avec le titre Will It Be This Way Forever? et son refrain fédérateur. L’occasion une nouvelle fois pour Liam Fray de faire preuve de son indéniable charisme. Dans la salle, à mesure de la prestation, ça réclame ici et là le titre The Opener, qui sera finalement joué. Un titre faiblard en live, mais qui sera bien vite balayé par l’autrement plus énergique Scratch Your Name Upon My Lips. Si les singles You Overdid It Doll et What Took You So Long, joués en fin de set, ne sont pas en reste, on se dit qu’il est étrange que ne soit pas proposé No You Didn’t, No You Don’t, grand absent de la soirée.

Au bout d’une heure, The Courtneeners quittent la scène pour ne plus y remonter. Dans le public, on reste sur sa fin. Finalement, on aurait aimé continuer un peu plus longtemps (tant pis pour le métro). En me dirigeant vers la sortie, je me rappelle d’un récent commentaire lu sur Internet : dans son message, l’auteur considérait les rappels comme une mauvaise habitude, un acte conformiste au possible, qui n’avait pour seul intérêt que de « hacher » les prestations live. Liam et sa bande sont probablement du même avis.
setlist
    Cavorting
    Acrylic
    Good Times Are Calling
    Will It Be This Way Forever?
    Please Don't
    The Opener
    Scratch Your Name Upon My Lips
    Sycophant
    Take Over The World
    You Overdid It Doll
    Not Nineteen Forever
    What Took You So Long?
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