The Leisure Society

En ce mercredi soir, la Flèche d’Or mettait le songwriting à l’honneur grâce aux Inrockuptibles, lesquels invitaient Micah P. Hinson, ses amis de The Leisure Society et Tunng en DJ set.

A 21h précises, les anglais de The Leisure Society entrent en scène devant une poignée de fans ravis de les retrouver pour la troisième fois dans la capitale. Quant à ceux qui ne les connaissaient pas encore, ils se rapprocheront tout au long du concert, frappant des mains en rythme. Le pianiste, Christian Hardy, introduit brièvement I Shall Forever Remain An Amateur, certainement appellée à figurer sur le second album du groupe, prévu pour la fin de l’année. Cette chanson déjà présente lors de leur concert en janvier dernier est inspirée de l’expérience de Nick Hemming en tant qu’employé d’une usine textile. Un début en douceur, donc, avec un jeu de guitare assez mélancolique accompagnant une voix douce et posée de.
A Short Weekend Begins With Longing, que les fans connaissent tous, suit, avant que Nick ne nous présente Into The Murky Water, écrite après avoir lu La Chute d’Albert Camus. Le chanteur se saisit de son ukulélé et le violon se fait délicieusement entendre pour un titre aux accents inquiétants, loin de la folk douce et enjouée dont nous avons l’habitude. C’est avec plaisir que le groupe voit les nouveaux titres (You Could Keep Talking, Hungry Years) récolter autant de succès que les anciens, alors que les premiers rangs s’agitent doucement et se rapprochent de la scène.
Chris, la langue bien pendue, se manque gentiment de Nick et de sa prétendue timidité. Le chanteur se défend derrière sa difficulté à parler français avant d’envoyer gentiment promener son acolyte sur un éclat de rire. Comme à son habitude, le groupe nous réserve A Matter Of Time et This Phantom Life pour la fin, ajoutant légèreté à une ambiance déjà enjouée. Un set malheureusement un peu court, mais qui nous aura permis de découvrir des titres et de constater que le groupe ne se cantonne pas à ce qu’il a l’habitude de faire tout en osant des sons nouveaux. A approfondir dans cinq ou six mois, lorsque le second album des anglais sortira.

Il est 22h passées quand le texan Micah P. Hinson, invité de marque de la soirée, monte sur scène, avec pour seule compagnie sa guitare et son micro au style très fifties. C’est parti pour plus d’une heure de show en toute intimité, voix rauque, songwriting et ambiance à la Johnny Cash, pour le plus grand plaisir du public qui n’avait pas vu le jeune homme sur scène depuis deux ans.
L’américain n’a pas la langue dans sa poche, et c’est pour introduire The Leadin' Guy qu’il nous explique qu’en tant que texan, il est évidemment ignorant et ne sait pas parler français. Il fait cependant l’effort de s'exprimer doucement en articulant afin de pouvoir être compris, ce qui ne manque pas de faire rire le public.
Entre deux bouffées de cigarette, Micah nous propose un savoureux mélange entre ses précédents albums et son dernier en date, Micah P. Hinson And The Pioneer Saboteurs. Entre les titres, le jeune homme nous parle de sa charmante femme, de son meilleur ami dépressif mais aussi de son enfance difficile entre un grand-père au caractère très dur et une éducation religieuse. Il n’hésite pas à nous parler de tout ce qui l’a inspiré pour des chansons souvent tristes et poignantes, donnant ainsi plus de force à un show intimiste, à fleur de peau.

Aux alentours de minuit, alors que deux des membres de Tunng s’installent aux platines, la salle reste désespérément vide. Il fait décidément trop chaud pour que quiconque ait le courage de danser, surtout après les deux heures de show que nous ont servi The Leisure Society et Micah P. Hinson. Le jour où la Flèche d’Or aura réparé sa climatisation, l’heure sera à la danse, mais pour le moment rien ne vaut un verre à l’extérieur, à discuter avec les musiciens. De quoi terminer la soirée en douceur, jusqu’à la prochaine fois.