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Kate Nash

Paris, Cigale - 1er juin 2010

Live-report par Roseline

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En ce premier juin, en pleine promotion pour la sortie de son second album, My Best Friend Is You, Kate Nash était présente sur la scène de la Cigale pour le plus grand plaisir de ses fans pour la première fois en France depuis le festival Rock en Seine en 2008.

La ponctualité n'étant a priori pas la qualité première d'un attaché de presse, c'est avec regret que la première partie, trois irlandais répondant au nom de Sister Lovers, nous passe sous le nez. Une prochaine fois peut être ?
Les lumières s'éteignent brusquement à 20h45, faisant hurler les premiers rangs de la fosse. Les musiciens entrent en scène un à un, avant que la charmante anglaise que nous attendons tous pointe le bout de son nez, sautillant et faisant des signes ça et là. Elle est évidemment ravie d'être sur scène et nous le fera savoir tout au long du concert.
C'est installée au piano que la jeune femme nous interprète le premier titre de la soirée, dédié à notre capitale et écrit il y a environ deux ans, alors que Kate prenait quelques vacances à Paris, tout comme le nouveau single, Do Wah Doo, dans la foulée. Les applaudissements sont chaleureux, mais c'est bien un ancien titre, Mouthwash, qui récolte le plus de succès en ce début de concert. Toujours au clavier, la charmante anglaise se lâche progressivement, martelant les touches avec force.
Après le touchant Kiss That Grrrl, c'est au tour d'une face B de faire son apparition, ajoutant fraîcheur à des titres déjà bien connus par les fans. Un peu de nouveauté ne fait de mal à personne, et Kate l'a bien compris, merci pour nous. L'anglaise n'hésite pas à jouer avec les photographes, entre sourires, clins d'œils et minauderies, quitte à déstabiliser les fans des premiers rangs dont elle capte les regards. La jeune femme peut être parfois timide, mais elle aime voir les réactions du public lorsqu'elle joue et est attentive à ce qui l'entoure, notamment aux « I love you Kate » fusant de toutes parts. Ces déclarations ont le mérite de la faire rire et de rendre l'ambiance d'autant plus gaie et détendue.

C'est seule, à la guitare, que Kate nous interprète le doux-amer Don't You Want To Share The Guilt, avant que ne suive I Hate Seagulls. Le silence est quasi religieux dans la salle, alors que la jeune femme place ses premiers accords. Ses paroles touchantes sont reprises doucement par le public avant que les applaudissements ne fusent. L'attente entre certaines chansons est un peu longue, les guitaristes devant ré-accorder leurs instruments. Kate en profite pour enchaîner des plaisanteries et nous expliquer dans quelles conditions certains titres ont été composés, notamment I've Got A Secret, chanson anti-homophobique, ou encore Grrrila Munch, inspirée par ses céréales favorites.
Alors qu'elle se replace enfin derrière son clavier, Kate nous intime l'ordre de danser sur le prochain titre. Et c'est une réussite puisqu'il s'agit de Foundations, chanson qui l'a fait connaître il y a trois ans déjà. La fosse chante et saute en rythme, faisant trembler le sol de la Cigale. Même si un tel enthousiasme est agréable à constater, il est un peu décevant de s'apercevoir que le public réagit bien plus sur un unique titre que sur l'ensemble du concert.
Sur le violent Mansion Song, Kate arpente la scène, agitant le bras, sautant sur place et se penchant vers le public. Elle scande son texte de plus en plus fort, les yeux fermés et le poing levé. Ses musiciens la rejoignent enfin, pour une fin de chanson toujours aussi forte, tandis que la jeune femme reste penchée vers les fans, au bord de la scène.
Pour continuer dans la dentelle, c'est le controversé Model Behaviour qui suit, avec des paroles, certes, peu distinguées, mais néanmoins très (trop ?) proches de la vérité. C'est avec des éclats de rires que les fans accueillent ce titre trop souvent absent des setlists de l'anglaise. Belle surprise que voilà, loin des éternels singles passés en boucle à la radio.

Pour le dernier titre avant le rappel, Kate est à la guitare et nous déclame son amour inconditionnel. I Just Love You More, récité sur tous les tons possibles et imaginables, fait hurler le public. La jeune anglaise n'est pas en reste et se lâche dans les aigus et des cris quasi hystériques.
Un petit rappel nous attend, avec tout d'abord une nouveauté du nom de R&B Side, suivie du fameux Pumpkin Soup et son clavier. La belle s'acharne sur ses touches, les martelant une dernière fois, avant de monter sur l'instrument et taper gaiement du pied. Des grands gestes pour le public et un petit salut et la jeune femme descend, à 22h15, aidée par deux roadies. Deux bouquets de roses et de pivoines sont apportés sur scène et, surprise, Kate en sautille de joie. Elle n'hésite pas une seconde à les offrir au public avec force sourires avant de saluer une dernière fois.
Kate ne quitte pas la scène avant un message destiné aux femmes présentes dans la salle : qu'elles se saisissent d'un stylo, d'une feuille de papier et d'un instrument et qu'elles s'expriment. Il y a plus d'hommes que de femmes dans le domaine artistique, et cela lui semble injuste car elles ont beaucoup à dire et à défendre. Son discours récolte une salve d'applaudissements alors que les lumières se rallument.

Tour à tour délicate, malicieuse et féministe déterminée, Kate Nash nous surprend. L'anglaise a grandi, mais sans se départir de son côté femme enfant. C'est justement ce qu'on aime chez elle, cette capacité à défendre toutes sortes de causes qui lui tiennent à cœur. Que ce soit de sa jalousie maladive, de sa maladresse ou bien des problèmes d'homophobie, l'anglaise joue sur tous les fronts, mais toujours avec humour et légèreté.
setlist
    Paris
    Do Wah Doo
    Mouthwash
    Kiss That Grrrl
    That Me To A Higher Plane
    Don't You Want To Share The Guilt
    I Hate Seagulls
    I've Got A secret
    Merry Happy
    Foundations
    Later On
    Grrrila Munch
    Mansion Song
    Model Behaviour
    I Just Love You More
    ----
    R&B Side
    Pumpkin Soup
photos du concert
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