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Klaxons

Paris, Nouveau Casino - 15 juin 2010

Live-report par Julien Soullière

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La veille du concert, une personne dont je suis forcé de taire le nom, sous peine de sévères représailles, me mettait dans la confidence : les portes du Nouveau Casino ouvriront pour 19h. La source est réputée sûre; à priori, aucune raison de sortir les pincettes. Ma naïveté me vaudra pourtant une bonne heure d’attente, là, sur le trottoir. Devant le fait accompli, il s’agit donc de prendre son mal en patience : l’occasion pour moi d’avancer dans le pavé que je me suis mis au défi de lire (jusqu’au bout). J’en profite également pour positiver : à être parmi les premiers arrivés, on passe plus rapidement les portes de la salle. CQFD.

Et puis, la libération : le feu vert est enfin donné. Je m’empresse de répondre aux sollicitations de l’agent de sécurité. Signe évident d’un concert pas comme les autres, des dispositions assez inhabituelles on été mises en place pour gérer les invitations et autres pass photo. En conséquence, ça bouchonne un peu à l’entrée. Rien de grave, le bar n’est plus qu’à quelques mètres : une trop longue attente rend la gorge sèche, c’est bien connu.
Ayant à cœur d’être aux premières loges pour le grand retour sur scène des Klaxons dans notre pays, les quidams arrivés avant moi se sont agglutinés au devant de la scène. Face à eux, DJ Medhi et Busy P. taquinent déjà de la platine. Au hasard de leur set, on reconnaît la M.I.A. de l’époque « Slumdog Millionaire », l’ensoleillé Baby I’m Yours de Breakbot, mais aussi du Vampire Weekend, du Strokes... De l’hétérogénéité donc, qui reflète bien les affinités musicales diverses des deux compères. Tout cela est bien sympathique, mais nous voilà plus face à une musique d’ambiance qu'à première partie : à l’exception des éternels motivés, le public reste bien insensible à la prestation offerte. Quelques morceaux, les plus « rock », remporteront cependant l’adhésion. On pense en particulier au Banquet de Bloc Party, dont on mesure une nouvelle fois le pouvoir sur le cerveau et les jambes.

21h, le set prend fin. Les deux artistes sont remerciés par l’assistance. Au final, on se dit qu'un DJ set est toujours plus sympa que les disques d’attente diffusés habituellement. Dans la salle, en attendant les maîtres de cérémonie, ça boit, ça rigole, ça parle parfois musique, souvent boulot. Aucun doute, il y a du monde, et l’impatience des uns et des autres est palpable.
Je viens tout juste de regarder l’heure que les lumières s’éteignent déjà. Les bras levés, Jamie Reynolds entre en scène, suivi de près par le reste du groupe. Sous un déluge de cris et d’encouragements, les londoniens se pressent de rejoindre leurs instruments et de saluer la foule. Sans attendre, ils dégainent le furieux Flashover, premier titre de Surfing The Void à avoir été dévoilé. Un morceau visiblement apprécié par le public et dont beaucoup connaissent déjà les paroles. En l’espace de quatre minutes seulement, la salle est mise à feu et à sang.
Passé cette tonitruante entrée en matière, le groupe enchaîne avec As Above, So Below et un Same Space plutôt mou qui éteint quelque peu le feu entretenu par le début de prestation. Rien de grave cependant : Jamie et sa bande reviennent rapidement aux choses sérieuses en interprétant le très populaire Gravity's Rainbow. Les « come with me ! » scandés à tue-tête par la foule résonnent encore dans ma tête. Une ferveur qui semble faire plaisir à des anglais souriants et décontractés, car depuis leur prestation à la Laiterie de Strasbourg en 2007, je dois avouer que les bougres ont pris de l’assurance. Sans être des bêtes de scène, ils ont cependant appris à mieux gérer leur public. Et à sourire.
Quelques minutes plus tard, le combo revient à son nouvel album par l’intermédiaire de Valley Of The Calm Trees. Au final, l’impression est sans appel : le public, sans être amorphe, n’a pas l’air de suivre autant que sur les titres du premier disque. Difficile de savoir cependant si cela est du aux morceaux en eux-mêmes, ou à la frilosité d’un public encore peu, pour ne pas dire pas du tout, familier avec les nouvelles compositions du groupe. Le temps nous le dira. Pour autant, le set n’en reste pas moins énergique et fédérateur. En atteste l’effervescence dans la salle à l’écoute de titres comme Golden Skans ou Magick. De véritables preuves de la puissance de feu des Klaxons, qui font la joie d’un public prêt à toutes les excentricités. Je passe bien entendu sur les ballons qui virevoltent dans la salle, pour mieux retenir pogos et autres slams. L'apothéose, quant à elle, est atteinte lorsque retentissent les premières notes de It's Not Over Yet. La foule est aux anges, ce morceau étant sans doute l’un des plus accessibles, connus et appréciés du groupe. Poussés par l’insistance des fans, les anglais remonteront sur scène pour un unique rappel, histoire de ne pas laisser la foule orpheline de Atlantis To Interzone. L’occasion pour le groupe de jouer quelque peu avec les nerfs d’un public chauffé à bloc. Sourire sadique aux lèvres, les anglais retardent consciemment le lancement des hostilités en passant en boucle le fameux « DJ! », qui introduit généralement le morceau.

Il est tout juste 22h30 quand les lumières se rallument. Aucun doute, le premier album des Klaxons fait toujours autant danser les foules en live. Reste maintenant à savoir quel accueil sera réservé à leur second opus, et si le public se laissera aller un peu plus une fois qu’il se sera approprié les nouvelles compositions.
setlist
    Flashover
    As Above, So Below
    Same Space
    Gravity's Rainbow
    Valley Of The Calm Trees
    Golden Skans
    Twin Flames
    Two Receivers
    Magick
    Echoes
    Extra Astronomical
    Future Memories
    It's Not Over Yet
    -------
    Atlantis To Interzone
photos du concert
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