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The xx
The Irrepressibles

Lyon, Nuits de Fourvière - 18 juillet 2010

Live-report par Fab

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Année après année, Les Nuits de Fourvière se font un nom en présentant une affiche de grande qualité alliant des têtes d'affiche de carrure mondiale à de jeunes artistes en passe de se faire un nom. Après avoir accueilli depuis le début du mois de juin The National, Richard Hawley, Iggy & The Stooges, Vampire Weekend, Charlotte Gainsbourg ou encore Vanessa Paradis, venait le tour en ce dimanche 18 juillet de laisser s'exprimer la jeune garde française et britannique avec Arnaud Fleurent-Didier, The Irrepressibles mais aussi et surtout la plus inattendue des révélations des douze derniers mois, The XX.

Si la soirée n'affiche pas complet ce soir lors de la montée d'Arnaud Fleurent-Didier sur scène sur le coup de 20h30, avec une fosse quelque peu dépeuplée, les gradins de amphithéâtre gallo-romain sont à toutefois pris d'assaut. Passée la curiosité des premiers titres, la foule semble se désintéresser progressivement des textes du français, peut-être en raison d'une voix peu mélodieuse voire irritante, voire de textes indigestes, en dépit d'arrangements de qualité faisant la part-belle à des compositions d'une qualité certaine. On pense ainsi à Vincent Delerm ou Benjamin Biolay, mais sans jamais être réellement convaincu. A la basse ou au piano, le trentenaire mène ses trois musiciens à la baguette, mais la fin de sa prestation après quarante minutes est au final une délivrance pour un public peu concerné et impatient de voir sonner l'heure de la tête d'affiche tant attendue.

Avant cela, une demi-heure plus tard, la scène est fin prête pour accueillir The Irrepressibles. En hommage au premier album de cette formation à géométrie variable, Mirror Mirror, c'est une scène parsemée de nombreux miroirs mais aussi d'une boule à facettes, de plusieurs néons et d'un podium destiné à accueillir la tête pensante Jamie McDermott que la foule découvre. La nuit n'est pas encore tombée lorsque les huit musiciens, tous maquillés, équipés de coiffes et divers artifices, prennent place symétriquement, la diversité des instruments (du piano à la contrebasse en passant par la flute ou les violons) laissant d'emblée entrevoir une prestation à mi-chemin entre le théâtre et l'opéra.
Avec des arrangements somptueux et une belle mise en scène, la troupe britannique trouve rapidement son public et se voit saluée par de nombreux applaudissements à l'issue de chaque titre joué en dépit d'un manque de rythme parfois flagrant et d'une certaine froideur assumée après que le premier tiers du concert se soit déroulé sans le moindre jeu de lumière. Progressivement, Jamie McDermott, dont les similitudes vocales ou visuelles avec Antony Hegarty (Antony And The Johnsons) sont évidentes et nombreuses, prend et ses aises et ose quelques interactions avec le public spectateur mais à l'évidence sous le charme. Les soixante-dix minutes s'écoulent en un clin d'œil, et c'est après un rappel épique et grandiloquent que s'achève ce véritable spectacle durant lequel les chorégraphies et la théâtralité auront fait jeu égal avec la musique de ce groupe définitivement à part.

L'impatience générale commence à se faire sentir alors que près de trois quarts d'heure se sont écoulés depuis le départ du groupe précédent. Durant de longues minutes, les lumières se font tantôt éblouissantes, tantôt plus obscures, alors qu'un épais nuage de fumée s'impose progressivement face au vent parcourant l'amphithéâtre. Il est près de 23h30 lorsque la foule se voit enfin plongée dans l'obscurité avant que les trois jeunes anglais de The XX ne fassent une entrée en scène somme toute discrète pour lancer leur set avec une version alternative de l'introduction de leur album. Imparable, l'enchaînement avec le single Crystallised provoque les premiers remous d'une fosse apathique jusque là tout au long de la soirée. Passée cette entame acclamée comme il se doit, Islands puis Heart Skipped A Beat renforcent l'évidente impression de maîtrise et de maturité dont font preuve Romy Madley Croft et Oliver Slim ce soir, à l'opposée des balbutiements de leurs premières prestations françaises de l'année passée.
Impeccable mais effacé derrière ses percussions et ses claviers, Jamie Smith laisse à ses deux camarades la lourde tâche d'imposer le rythme du concert, leur meilleure arme ne résidant pas dans de rares discours mais plutôt dans la qualité et l'homogénéité d'un répertoire concentré sur un seul et unique album. VCR ou Basic Space déclenchent les pas de danse d'une frange du public avant une reprise dispensable de Kyla (Do You Mind) et une version étirée et plus expérimentale d'Infinity. Une pluie de coussins provenant des gradins s'abat alors sur la fosse, avant que le groupe, incrédule et hilare face au spectacle, n'offre un rappel bref mais séduisant avec le seul Stars.

Enfin à la hauteur scéniquement parlant des qualités de leur premier album éponyme, The XX ont fait honneur le temps d'une soirée au cadre superbe les ayant accueilli.
setlist
    THE IRREPRESSIBLES
    I'll Maybe Let You
    Love Laced Your Heart With Diamonds
    My Witness
    In Your Eyes
    My Friend Jo
    Knife Song
    Forget the Past
    Nuclear Skies
    Anvil
    Splish! Splash! Sploo!
    Lullaby On The Lid Of My Eye
    The Tide
    In This Shirt
    ---
    Ship

    THE XX
    Intro
    Crystalise
    Islands
    Heart Skipped A Beat
    Fantasy
    Shelter
    VCR
    Do You Mind (Kyla cover)
    Basic Space
    Night Time
    Infinity
    ---
    Stars
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