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Red Shoe Diaries
The Cavalcade

Paris, L'International - 1er septembre 2010

Live-report par Julien Soullière

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Il est tout juste 20h, c’est parfait, je vais pouvoir profiter comme il se doit de l’happy-hour. Je pénètre dans le bar, et repère quelques connaissances auxquelles je me joins rapidement. Le premier verre en appelle évidemment d’autres. C’est alors qu’une voix, somme toute assez autoritaire, s’élève au milieu du brouhaha naissant, pour mieux annoncer à qui veut l’entendre que les concerts sont sur le point de débuter. J’en prends acte. Légèrement éméché, je quitte alors maladroitement mon haut tabouret, et me dirige vers les escaliers situés au fond de la pièce, fin prêt à affronter la moiteur et l’obscurité inhérentes aux entrailles de l’International.

Une fois en bas, je me mets dare-dare en quête d’un petit coin de canapé, guidé par une irréductible envie de m’asseoir. Il ne me faut, bien heureusement, que peu de temps pour trouver mon bonheur : une fois installé, je passe le temps en observant The Cavalcade s’affairer sur scène, cette dernière m’étant d’ailleurs partiellement cachée, du fait de quidams ayant pris le malin plaisir de se regrouper dans l’espace compris entre elle et moi. J’ai saisi, je me lève.
Le duo anglo-saxon, lui, n’a que faire de mes éphémères désagréments et, sous le feu des projecteurs, effectue les derniers réglages dans un calme d’église. Soudain, ça y est, les premiers accords retentissent: Stepen et Craig, qui viennent de sortir leur premier album chez Pebble Records (Many Moons), entament un set qui avoisinera l’heure.
Au bout du compte, un seul constat s’impose, tout du moins pour moi : jamais leur prestation n’aura décollé. Certes, c’est là la première étape de leur tournée européenne, le stress doit donc être de la partie. N’empêche, il n’y a aucune folie, aucune énergie particulière là dedans. Que la musique des anglais, sous forte influence smithienne, ne soit pas originale, soit; ils ne sont pas les seuls, les blâmer pour ça serait de mauvais goût. Le vrai problème ici, est que l’ensemble est trop monotone, pas assez entrainant, pour séduire un public bien timoré. La faute à la transposition live peut-être, aux compositions sans doute, à la voix du chanteur assurément. Suivant.

Il est un peu plus de 22h, et je suis dans l’attente de la suite. On m’a d’ailleurs assuré qu’elle aussi sera anglaise, vont alors débarquer d’ici à quelques minutes les Bood Red... ah non, les Red Shoe Diaries. Avec un tel nom (ndlr : inspiré d’une série érotique américaine), ils ont tout intérêt à proposer quelque chose d’un peu plus pimenté que leurs compatriotes.
Autant dire que tout commence sous d’agréables auspices. Déjà, c’est un quintet tout sourire qui se présente sur scène, et cela plonge de suite le public dans de meilleures conditions. Et puis, quand les hostilités sont entamées par une chanson qui vous est destinée, Parisian, comment ne pas tomber immédiatement sous le charme ?
Bien accompagné par un public moins léthargique qu’en début de soirée (mais pas trop non plus, n’exagérons rien), la bande à Ashley distille ses compositions, perdues entre Nada Surf et Allo Darlin' & cie, avec fraicheur et application. Underage Disco, Snow Bird... une fois encore, rien de bien original à signaler niveau musical, mais pour peu que l’on soit amateur de cette twee-pop un brin naïve, on passe un moment plutôt plaisant. D’autant plus que, loin d’être aussi effacés que leurs prédécesseurs, les membres de Red Shoe Diaries n’hésitent pas à ponctuer leur prestation de petites digressions à l’attention du public. Mignon tout plein, et encourageant pour la suite.

Quand, quelques minutes plus tard, la foule est saluée dans un français cristallin, on se prépare alors à ce que commence le dernier concert de la soirée, Lovely Rita. Eux, sans les connaître ni d’Eve, ni d’Adam, donnent l'impression d'avoir grandi avec les Beatles dans les oreilles. Plus que ça d’ailleurs, puisque j’apprends que dans un passé pas si lointain, ils tâtaient déjà de la scène en tant que tribute band, reprenant à tout va les chansons des Fab Four.
Pas étonnant, donc, que les Parisiens débutent leur set par le dansant Twist And Shout, histoire de « tester la sono » dixit Raf. De vous faire plaisir, et à nous par la même occasion, oui ! Côté compositions, pas de surprises, le groupe puise son inspiration dans les 60s londoniennes. Pas seulement cela dit, puisque friands de ciel bleu et de filles en bikinis, ils n’hésitent pas à détrousser les Beach Boys, électrisant ainsi un peu plus encore leur musique. Au final, on se délecte de titres, certes bourrés à ras-bord d’influences, mais qui se montrent suffisamment malins, virevoltants et entraînants pour faire adhérer l’auditoire. Le coup de cœur pop de la soirée est français, qui l’eut crû ?

Les concerts terminés, je me mêle à celles et ceux qui, décidés à continuer la soirée, rejoignent le bar situé au premier étage. L’occasion de se laisser aller à la discussion avec les groupes. Peut-être bien le moment le plus séduisant de tous.
setlist
    THE CAVALCADE
    Non disponible

    RED SHOE DIARIES
    Parisian
    Underage Disco
    Penpals
    Fossils
    Infinity +1
    Rainy
    Ice & Snow
    Snow Bird
    Fireflies At Dawn
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