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LoneLady

Paris, Nouveau Casino - 15 septembre 2010

Live-report par Claire

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Mercredi soir, rendez-vous est donné au Nouveau Casino pour voir sur scène le nouveau phénomène de la pop anglaise Lonelady. La mancunienne, de son vrai nom Julie Campbell, faisait un petit détour sur le sol parisien pour venir présenter sa pop minimaliste dans le cadre d'une soirée où l'on pouvait également voir le jeune français Stalk et les Australiens de PVT.

Arrivée vingt minutes avant le set de l'anglaise, je m'accoude au bar pour écouter la performance de Stalk. Il est 20h10 et la salle est très loin d'être remplie. Le public, majoritairement trentenaire, semble plus être venu soutenir un amiqu'assister à un concert. Néanmoins, le jeune auvergnat semble conquérir les quelques têtes qui hésitaient encore à l'entrée de la salle ou dans le fumoir.

C'est à 20h30 que Lonelady et ses deux comparses montent sur scène, de façon assez anonyme, chacun installant son matériel. L'anglaise, stricte, en tailleur, coupe de cheveux façon LA ROUX, semble pourtant habituée à ce genre de salle et de public, et balance instantanément sa pop acidulée et pour le coup, loin du « minimaliste » annoncé par son Myspace et les flyers distribyés à l'entrée de la salle. Minimaliste est sa tenue de scène, voire le décor, mais ça s'arrête là. Pas d’ambiance Joy Division à l’horizon. En effet, pendant presque une heure, le trio va livrer avec brio des titres gais et dansants, tentant d’accrocher un public venu majoritairement pour la tête d’affiche PVT et qui jamais, ne se laissera embarquer par les titres, pourtant efficaces, des mancuniens. On pourrait certes reprocher à Julie Campbell le côté trop impersonnel de sa prestation - elle semble même parfois vouloir se contenter d’un rôle de musicienne d’ambiance - mais les réglages sonores donnant un effet brouillon aux instruments n'ont en rien arrangé les choses . On doit cependant sans conteste admettre que cette fille manie avec dextérité les riffs rocks aux sonorités 80s, quelque part entre Blondie et Joan Jett avec une pointe de Beth Orton. Avec Intuition, Only The Haste Comes ou encore Marbles, la fille solitaire du Lancashire a fait sa part du travail. Un travail propre et correct mais qui manquait un peu d'âme.

Vers 21h20, alors que Lonelady quitte la scène, malheureusement aussi anonymement qu’elle n’y était montée, le public arrive en masse dans la salle. PVT, combo électro-pop australien, a réussi le tour de force de ramener un nombre assez impressionnant de jeunes de moins de vingt ans : c'est un public arty qui s'est déplacé pour le groupe. Entourée de copies de fashion bloggueuses qui se dévisagent avec une affabilité empreinte de jalousie, de prétendus étudiants en histoire de l’art, étriqués dans leurs jeans taille enfant discutant du style musical des PVT (« expérimentations sonores », « minimalisme électro », « folk post-moderne », « avant-gardiste » étant les termes qui reviendront le plus souvent) et visiblement quelques fans qui opèrent un croisement vestimentaire osé entre Nothomb et Beigbeder, je me demande où j’ai atterri. Finalement, arrivent sur scène trois gars, à l’image de leur public, qui entament un set d’une heure mélangeant post-punk, électro et, en effet, expérimentations sonores -parfois pénibles - façon Yoko Ono. Avec Window ou The Quick Mile, le trio livre ainsi plusieurs titres pourtant visiblement appréciés, le « pogomètre » attestant de la popularité du groupe. Pourquoi un tel engouement pour un groupe qui, finalement, n'a d'avant-garde que le statut pompeux duquel on l'a affublé ?

Au bout d'une heure de set, je n'ai toujours pas trouvé de réponse à cette question. Espérons que Lonelady, quant à elle, reviendra bientôt dans nos contrées pour assurer une promotion plus ardue de son album !