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Mumford And Sons

Paris, Trabendo - 24 septembre 2010

Live-report par Roseline

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Après un concert de rêve à la Maroquinerie en février dernier, les quatre garçons de Mumford And Sons remettaient le couvert ce vendredi soir dans un Trabendo plein à craquer et, cette fois ci, ne se composera pas presque exclusivement d'anglophones : le groupe a en effet enfin réussi une percée en France. Les fans, ayant fait la queue plus d'une heure dehors, se pressent aux premiers rangs, comptant bien passer une soirée exceptionnelle.

A 20h et après un long retard dans les balances, Nathaniel Rateliff et ses deux acolytes montent sur scène pour un set très court (environ quinze minutes), face à un public mouvant, et donc peu attentif. Heureusement, si le premier titre passe dans l'indifférence, ce ne sera pas le cas pour les prochains, comme Early Spring Till qui récolte de nombreux applaudissements. La voix d'une charmante contrebassiste accompagne Nathaniel avec discrétion, apportant une cassure supplémentaire aux titres, assez mélancoliques dans l'ensemble. Le dernier titre, Shroud, met tout le monde d'accord, les « ohoh » de fin étant repris en cœur par les spectateurs alors que les applaudissements fusent de toutes parts. Il est dommage que les conditions n'aient pas été optimales pour la prestation du trio, car elle se serait certainement avérée plus magnifique encore.

A peine le temps de se précipiter au bar que les lumières s'éteignent de nouveau, nous faisant découvrir Old Crow Medicine Show, composé de six gars de Nashville dans le Tennessee, pour un show dans la plus pure tradition country. Ça commence fort avec Hard To Love, banjos et violon s'envolant dans un rythme endiablé, faisant ainsi danser les premiers rangs. Le groupe est acclamé, donnant presque l'impression d'être les véritables stars de la soirée. Les titres se suivent, toujours débordant d'énergie et de bonne humeur communicative, le public se prêtant volontiers au jeu du clappement de mains.
Alors que les premières notes de I Hear Them All retentissent, les musiciens nous invitent à danser, même si l'exercice doit être difficile pour un français ne connaissant rien à la country. Les rires pleuvent et c'est avec bonne grâce que le public saute en rythme, applaudissant encore et toujours le groupe. Du violon, Ketch Secor passe à l'harmonica, non sans cesser de chanter avec l'aide de Gil Landry, alors qu'une contrebasse fait son apparition. C'est aussi ça qui fait la richesse de Old Crow Medicine Show, les instruments virevoltants et s'interchangeant sans jamais rendre le résultat indigeste. Le tout respire la joie, et les spectateurs ne se trompent pas une seconde en leur faisant une ovation. C'est sur Cocaine Habit, après une présentation des membres en chanson, que le groupe quitte la scène, applaudi avec force par un public totalement conquis. La magie made in Tennessee a opéré à la perfection ce soir, mettant à genoux les plus récalcitrants en ce qui concerne la musique country.

A 21h30, les anglais de Mumford And Sons montent enfin sur scène, sous les hurlements des fans impatients de retrouver le groupe en live. C'est avec un grand sourire que Marcus Mumford, tour à tour chanteur, guitariste et batteur, salue le public, avant d'entamer Sigh No More, titre éponyme de l'unique album du groupe. Ils suffit de quelques secondes pour que le Trabendo ne s'emplisse de clappement de mains et que les paroles ne soient reprises en cœur, arrachant des sourires timides des quatre garçons.
Winston Marshall, se saisissant alors de son banjo, invite le public à danser sur les prochains titres, notamment sur le charmant Winter Winds. Nul besoin de se faire prier, tout le monde se mettant en effet à sauter en rythme pour le plus grand plaisir des anglais. Alors qu'ils ne sont sur scène que depuis quelques minutes, l'ambiance est déjà à son apogée, et ne descendra pas de toute la soirée.
Quelques temps morts font leur apparition entre les titres, Marcus Mumford en profitant notamment pour prendre quelques cours de langue française, tout en accordant ses instruments. Ces petits instants de pause sont, dans l'ensemble, bien perçus par le public, et se mêlent sans trop de difficulté au show. L'humour a toujours sa place avec Mumford And Sons, et le groupe ne se prive pas de quelques jeux de mots bien placés.
Timshel, titre à destination de jeunes demoiselles selon Winston Marshall, suit, avant que Marcus Mumford ne nous entonne la Marseillaise en sifflant. Il nous crie ensuite un « Vive la France ! » enthousiaste, faussement déçu de s'apercevoir qu'autant d'anglais se sont glissés dans la salle du Trabendo ce soir. Le groupe se fait gentiment houspiller alors qu'une nouvelle chanson, Nothing Is Written, fait son apparition, avec un Ben Lovett très discret ce soir, au clavier. Winston Marshall, qui n'a décidément pas sa langue dans sa poche, nous présente ses amis aux trombones, marquant, avec un sourire en coin, une forte préférence pour l'un d'eux.

Le public est « adorable », selon les dires du chanteur, et mérite que le groupe donne le meilleur. Celui-ci propose même d'organiser une boum et de danser tous ensemble sur Little Lion Man, une suggestion accueillie avec beaucoup d'enthousiaste. Encore une fois les paroles sont reprises avec force par les fans, les premiers rangs s'agitant dans tous les sens. Les lumières accompagnent les titres à la perfection, créant ainsi une atmosphère enjouée sur ce dernier titre, ou rendant Thistle And Weeds plus sombre et inquiétant.
Le morceau suivant ne semble pas être la tasse de thé de Marcus Mumford, lequel se voit dans l'obligation de recommencer l'introduction par trois fois pour cause d'oubli d'accords. Cela le fait rire, d'autant que le groupe n'est pas sûr que cette chanson vaille réellement la peine d'être jouée, voire même de figurer sur un album. L'avis du public sera donc essentiel quant à la survie, ou non, de ce titre. C'est donc investi d'une mission de la plus haute importance, égayée par le ratage complet des musiciens en début de chanson, que les fans passent les prochaines minutes, attentifs et, évidemment, bienveillants. Succès au rendez-vous, une chanson de Mumford And Sons ne pouvant pas, objectivement évidemment, être mauvaise.
Le groupe nous annonce la fin proche du concert, nous remerciant d'un accueil aussi enthousiaste, et s'excusant du manque de « eye contact » avec les rangs du fond. Certains spectateurs réclament The Cave, mais c'est le magnifique White Blank Page qui suit. Marcus Mumford fixe les premiers rangs, le regard presque sombre, alors que la musique mélancolique et planante emplit le Trabendo, les paroles, encore une fois, reprises avec ferveur par tous. Le concert se termine peu après 22h30 avec Dust Bowl Dance, Marcus Mumford ayant à nouveau, et sans effort aucun, rejoint la batterie avec un Winston Marshall déchaîné à la guitare.

Les anglais réapparaissent après quelques minutes pour un très court rappel avec After The Storm et surtout The Cave. Ça hurle, ça danse et ça frappe des mains en rythme dans la salle sous le regard joyeux des musiciens qui donnent le meilleur, encore et toujours, sur leurs instruments.
Il n'est pas tout à fait 23h lorsque Mumford And Sons quittent définitivement la scène, acclamés de toutes parts et avec la promesse de revenir bientôt pour une prochaine boum. On attend de voir, et avec impatience, en espérant toutefois que la salle ne sera pas plus grande, tant l'ambiance intimiste sied à ce genre de show.
setlist
    Sigh No More
    Awake My Soul
    Winter Winds
    Roll Away Your Stone
    Timshel
    Nothing Is Written
    I Gave You All
    Little Lion Man
    Lover Of The Lights
    Thistle And Weeds
    New Song
    White Blank Page
    Dust Bowl Dance
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    After The Storm
    The Cave
photos du concert
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